EXCLU - Jaydee Canvot : « Je ne suis pas stressé avant les matchs » | OneFootball

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·12 Maret 2025

EXCLU - Jaydee Canvot : « Je ne suis pas stressé avant les matchs »

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Jaydee Canvot se pointe en toute décontraction à notre rendez-vous. Survêtement noir, baskets noires et petit sourire, la nouvelle pépite du Toulouse Football Club mise sur la sobriété. Et pour sa première prise de parole, « Jay » impressionne par son calme, sa confiance en soi et son détachement. À l’aise, « Le Pitchoun » raconte son histoire et rend hommage à sa maman. Rencontre avec un talent émergent.

Enfance

Comment s’est déroulée ton enfance ?


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J'ai grandi en région parisienne, dans un premier temps à Argenteuil, ensuite, on a déménagé à Bondy. Je suis fils unique, j’ai grandi seulement avec ma mère. Je n’ai pas connu mon père. Mais j’étais proche de ma famille, mes cousins, cousines, oncles, tantes, ma grands-mère. Ma mère travaillait à l’aéroport pendant longtemps, ensuite elle a fait une pause, avant de reprendre. Mon oncle s’occupait souvent de moi.

Tu étais quel type de garçon ?

Turbulent. De la maternelle au collège, je faisais des bêtises, je bavardais beaucoup. Dès que j’ai quitté la maison, je me suis calmé. À partir du moment où j’ai intégré Clairefontaine, j’ai commencé à changer. Et quand je suis arrivé à Toulouse, j’ai tout arrêté. À l’école, j’étais un élève qui ne se donnait pas à fond, mais j’arrivais à avoir la moyenne. J’ai eu mon brevet et mon bac STMG. Après ça, j’ai arrêté l’école, ma mère voulait que je continue, mais j’ai préféré arrêter pour me consacrer à 100% au foot. Si j’avais continué, je n’aurais pas suivi à fond, ça n’aurait servi à rien.

As-tu une anecdote concernant ton enfance ?

Le jour où on m’a forcé à m’inscrire au foot (sourire). Ma mère et un animateur de l’école m’ont pris et m’ont amené au club de foot, ils ne m’ont pas laissé le choix. Alors que moi, je ne voulais pas.

Tu n’aimais pas le foot ?

Si, j’aimais le foot, mais je ne savais pas ce qu’était le foot en club. Moi, je voulais juste jouer au foot comme ça, avec mes potes dans la cour de récré ou dehors. La passion s’est créée ensuite. Au début, j’enchaînais tous les sports. J’ai fait de la natation, de l’athlétisme, du basket, du judo, du tennis. Je me débrouillais bien au basket, par contre, le tennis, ce n’était pas ça… (sourire).

Quel était ton premier club de foot ?

J’ai commencé au RFC Argenteuil, de U6 à U10, après notre déménagement, j’ai été à l’AS Bondy. Par la suite, j’ai intégré Clairefontaine. Je m’entraînais à l’INF la semaine et jouais le week-end à Bondy.

Formation

Comment as-tu intégré Clairefontaine ?

Comme j’étais un joueur déjà identifié, je n’ai pas participé aux premiers tours de Clairefontaine. Ensuite, j’ai été aux tours de détection et j’ai été retenu. Toulouse s’est rapidement manifesté. Il y avait d’autres clubs, mais j’ai préféré le Téfécé. On en a discuté avec ma mère et mon entourage et nous étions sûrs que c’était la meilleure décision pour moi.

Comment les recruteurs de Toulouse t’ont convaincu ?

Quand ils m’ont sollicité, j’ai vu de nombreux jeunes avec les pros. Je pense notamment à Manu Koné, Amine Adli et les autres. La génération que tout le monde connaît. Et voir ces jeunes avec les pros, ça m’a donné envie. Quand j’ai été sur place, je me suis fait beaucoup d’amis de la région parisienne et d’ailleurs. Je me sentais bien, j’ai suivi mon cœur. Je pense avoir fait le bon choix.

N’était-ce pas difficile de quitter ton cocon familial ?

Oui et non. J’étais déjà habitué à quitter la maison, car j’avais été à l’INF. Mais c’est vrai que ce n’était pas pareil. Quand j’étais à Clairefontiane, je rentrais tous les week-ends chez ma famille. Du coup, au début, c’était difficile. Mais je savais que j’allais à Toulouse pour quelque chose. Je partais pour mieux revenir.

Comment se sont passées tes années au centre de formation ?

Tout s'est très bien passé. J'ai fait trois ans avant de signer pro. Ma première année était bien, c’était une découverte, ce n’était pas ma meilleure saison. Je découvrais, j'apprenais, je faisais des erreurs. Ensuite, je me suis mis au travail et j’ai commencé à franchir les caps. La vie au centre était parfaite, que ce soit avec les plus grands ou les plus jeunes, il y avait une belle cohésion, une bonne ambiance, c’était top.

As-tu une anecdote marquante au sujet de ta formation ?

Je dirais mon bizutage. On avait deux options : chanter ou danser. On m’avait forcé à faire les deux (rires). Les autres doivent encore avoir la vidéo, c’est sûr. J’avais chanté un son de Leto.

Pendant ces années à la formation, tu as également connu une grosse blessure. Tu peux nous en parler ?

Ma blessure est intervenue en U17 contre Istres, lors de ma deuxième année au club. Tout s’est fait très rapidement, c’est arrivé d’un coup ! C’était compliqué, surtout à mon âge, j’avais 16 ans. Quand on m’a annoncé la nature de la blessure, c’était un énorme coup dur. J’ai vite changé mon état d’esprit, je me suis dit : « C’est arrivé, on ne peut pas revenir en arrière, faut accepter ». Je suis croyant, je crois au destin. C’était un mal pour un bien.  Mais la vérité, c’était très long. Parfois, j’étais un peu agacé, je n’avais pas la meilleure mentalité. Je n’arrivais pas à me donner à 100% tous les jours. C’est dur de garder la motivation pendant neuf mois. Le club m’a très bien accompagné, les dirigeants ont fait un gros travail sur moi, ma rééducation et ma réathlétisation se sont bien passées. Je remercie toutes les personnes que j’ai croisées pendant ma formation.

Initialement, tu étais attaquant, comment as-tu reculé ?

Quand tu es jeune, tu veux être attaquant et mettre des buts. Surtout quand tu vois des vidéos YouTube, tu veux être devant et briller (sourire). On a commencé à me faire reculer quand j’ai eu une poussée de croissance pendant le Covid. À 14 ans, on m’a repositionné numéro 10, ensuite milieu relayeur… C’est à l’INF qu’on m’a fait changer de poste. J’ai commencé Clairefontaine en tant qu’attaquant et j’ai fini en tant que milieu relayeur. Toulouse m’a recruté en tant que 8.

Tu étais quel type d’attaquant ?

J'étais fort. J’étais un dribbleur, un joueur percutant, dans mon club, à Bondy, on demandait aux attaquant de dribbler, de marquer, de faire des passes décisives, d’être créatif.

Comment faire pour sortir du lot au centre de formation ?

C'est dur. On ne va pas se mentir, c’est difficile. Il faut s’accrocher. Parfois, il y a des moments de doute. Il y a des périodes compliquées. Mais si tu veux vraiment réussir, tu mets tout en place pour réussir et tu y arrives. Évidemment, il y a de la concurrence, mais c’est comme ça. Il faut jouer avec des joueurs plus âgés et prouver. Il y a toujours un mec qui veut être à ta place. C'est dur de garder la même concentration et la même envie tous les jours, mais il faut le faire. Surtout si tu veux atteindre tes objectifs.

Comment Jaydee Canvot a réussi à sortir du lot ?

J'ai réussi grâce à mon mental, grâce aussi à mon entourage qui me poussait à ne rien lâcher. Ma mentalité vient de ma mère, ce côté battant et cette envie de constamment travailler, c’est grâce à elle. Il faut toujours bosser pour avoir ce qu’on veut de toute manière.

Toulouse

Quels souvenirs gardes-tu de tes premiers entraînements avec les pros ?

J'ai réalisé de bons entraînements, ça s'est très bien passé. J’ai montré de quoi j'étais capable. Il y avait de très bonnes personnes, ils m'ont très bien accueilli, ils ont été bienveillants avec moi. Tout était naturel. Je n’avais pas peur du tout, on fait du foot, pourquoi avoir peur ? Oui, il y a un certain respect, comme tu es un jeune, et il y a des plus vieux. Mais à part ça, aucune peur, ni crainte.

Tu as signé pro assez jeune, était-ce une bonne chose ?

Oui, c’était une bonne chose. Tu sais, maintenant, ça se fait de plus en plus. Les clubs offrent des contrats professionnels aux joueurs pour les conserver. Après tes trois ans stagiaire, tu as trois options : signer stagiaire pro, signer pro ou ne pas être conservé. La logique a été respectée, on va dire. D’autres joueurs ont aussi signé pro. C’est la norme quoi.

Malgré ton contrat pro, tu n’étais pas encore dans le groupe pro…

Oui, je ne m’entraînais pas encore avec les pros. J’ai juste signé pro. Mais dès la reprise de la saison suivante, j’ai intégré les pros et fait la pré-saison.

Comment imaginais-tu ton premier match avec les pros ?

C'est facile de rêver (sourire). Mais non, je l’imaginais bien. Peu importe si ça devait être 30 secondes ou 15 minutes, je voulais juste profiter du moment. Concernant ma première, je n’ai pas eu vraiment le temps d’y penser. Car je ne savais pas que j’allais entrer, je ne m’y attendais pas. Parfois, on te dit avant le match : « Tu vas sûrement entrer en jeu ». Et là, on ne m’avait rien dit. Tout s’est fait rapidement. Une fois sur le terrain, tu réalises ce qu’il se passe. Tu te dis : « Mon rêve est en train de se réaliser ». Derrière, il faut se mettre dedans car il faut assumer !

Comment as-tu vécu ta première titularisation ?

Très bien. Ça n'a pas changé ma vie. J'étais le même le lendemain. Il fallait que je me remette au travail, car je voulais revivre cette sensation chaque week-end. J’étais détaché, détendu. Faire une titularisation avec les pros, ce n’est pas une finalité.

Pour toi, c'était une suite logique ?

Non, pas une suite logique, mais je me sentais bien sur le moment. Je sentais que j'avançais à l'entraînement, que je comprenais de plus en plus ce que le coach voulait.

Comment on s’intègre dans un vestiaire d'adultes ?

On s'adapte en respectant les autres, déjà. En se respectant aussi soi-même. Il faut être respectueux, ne pas prendre de haut les gens, respecter tout le monde, être à l'écoute, travailler dans son coin. Et puis après, naturellement, si les autres veulent t'aider, tant mieux. Mais il faut être tranquille, être soi-même.

Tu n’avais pas peur de mettre le pied au départ ?

Il y avait un peu ce truc au début, quand je venais d’arriver.  Après, non. Ils savent que tu es là pour gagner ta place. Certains ont déjà prouvé, déjà fait leur carrière. Ils sont là depuis un moment. Mais toi, tu es là pour prouver. Donc à chaque entraînement, tu dois être à 100%. Les autres jeunes m’ont aidé aussi : Guillaume Restes, Shavy Babicka, Yann Gboho… Il y avait Logan Costa aussi. Cette saison, il y a Djibril Sidibé, Joshua King qui ont beaucoup d’expérience.

Quel est ton premier bilan avec les pros ?

Le bilan est positif. Je peux encore mieux faire, être encore plus relâché pendant les matchs. Mais ça va venir avec le temps. Je montre de bonnes choses. J'essaie de prendre match par match, d'être performant, d'aider l'équipe.

Comment gères-tu la pression médiatique, les caméras, les supporters ?

Ça, je pense que c’est en moi. Je n'ai pas spécialement de pression. Je ne suis pas stressé avant les matchs. Pour moi, c'est juste un match de foot. C'est vrai que maintenant, les gens payent pour te voir jouer. C'est quelque chose qui change. Tu joues dans de gros stades, mais je joue au foot seulement. À la base, c'est un jeu, une passion. Je n'ai pas de pression avant les matchs.

Quelle est la différence entre les matchs de jeunes et les matchs en pro ?

La différence, c'est l'intensité, le niveau et le taux de concentration. Surtout en Ligue 1, si tu n'es pas concentré pendant une seconde, tu rates ta contrôle, tu rates une passe, ça peut immédiatement faire but. Il faut être prêt, être concentré.

As-tu été impressionné par des joueurs ?

Oui, des joueurs m'ont impressionné. Rayan Cherki par exemple, il a une certaine aisance technique. Je peux aussi te citer toute l’équipe du PSG, ils ont de très bons joueurs. Donc, oui des joueurs m’ont impressionné, des clubs m’ont impressionné, des stades aussi. Mais je ne suis pas là pour être impressionné, je suis là pour jouer au foot.

Comment ça se passe avec le coach ?

Ça se passe très bien. Au début, il y avait la barrière de la langue, c’est un Espagnol, mais il parle anglais. Donc tout va bien, même avec le staff, tout est fluide. Je me sens bien. Tout le monde est bienveillant, tout le monde nous aide, c’est top.

Personnalité

Si tu devais parler de la personnalité de Jaydee Canvot, que dirais-tu ?

Je suis quelqu’un qui a confiance en lui. Je sais où je veux aller, je travaille beaucoup pour atteindre mes objectifs. J’ai une ligne directrice dans ma tête, je suis là pour rester bien concentré. Dans la vie de tous les jours, je suis gentil, calme, drôle, je ne me prends pas la tête. D’ailleurs, je vis encore au centre de formation. Certains trouvent ça bizarre, mais moi, non, je suis tranquille. J’ai hésité à prendre mon appartement, mais ma mère m’a dit : « Non, reste au centre comme ça, tu vas bien manger, bien dormir, tu seras bien ». J’aurais pu prendre mon envol et vivre seul, mais il y a des côtés négatifs. Tu dors mal, tu commandes à manger dehors, ce genre de choses. Alors que là, au centre, tout est réuni pour que je sois bien. En étant au centre, j’ai une certaine liberté, je n’ai pas les mêmes règles que les autres, même si je préfère rester concentré.

Quel est le rôle de ta mère dans ta carrière ?

Ma mère essaie de me canaliser quand je fais des sorties de route. Je suis quelqu’un de très calme, je ne fais pas n’importe quoi. Ma mère a peur que ça change trop vite d’un coup pour moi. Quand tu passes avec les pros et que tu joues, plein de choses se passent autour de toi. Tu es médiatisé, on commence à te reconnaître dans la rue, ce genre de choses. Elle préfère que je garde une certaine sérénité. C’est pourquoi, elle veut que je reste au centre. J'ai ma chambre, je mange bien, je dors bien, tout est à côté, tout est fait pour que je ne pense à rien. Je ne pense qu'au foot.

Ça fait quoi d'être considéré comme un joueur prometteur ?

Tant mieux pour moi, on va dire. Il faut que je continue à prouver ça. Il faut que je continue à me montrer aux yeux du monde et aux yeux du foot aussi. Ça fait du bien. Après, ce n'est pas une fin en soi. Il y a des gens qui ont très bien commencé et qui ont mal fini. il y a des gens qui ont mal commencé et qui ont bien fini. Il faut être dans la continuité tous les jours.

Justement, tu n'as pas la pression, tu n'as pas peur de mal finir ?

Non, je n'ai pas la pression. En tout cas, pour l'instant, je ne l'ai pas. Il faut y aller petit à petit, prendre match par match, prendre de l'expérience, engranger les matchs, engranger de la sérénité. Si je continue comme ça, ça va bien se passer, je pense.

Tu as des passions en dehors du foot ?

J'aime bien les jeux vidéo, j'aime bien sortir avec mes amis, des choses simples. J'aime bien les habits, j'aime bien les chaussures aussi. Je joue à Call Of, à FIFA, à NBA 2K. Tous les jeux où je peux jouer avec mes amis. Sinon, je suis plus films que séries. Je n’arrive pas à finir les séries. Mais j’en ai regardé quelques unes quand même. J’ai deux personnages que j’apprécie : Meech dans Black Mafia Family et Thomas Shelby dans Peaky Blinders.

Pourquoi ces deux personnages ?

Thomas Shelby pour son charisme. J’aime comment il gère sa ville. Et Meech, c’est surtout son histoire par rapport à son père, c’est une histoire vraie. C’est le fils qui joue le rôle de son père. Et j'aime bien ce qu'il dégage dans la série.

Tu as grandi seulement avec ta mère, sans ton père, comment l’as-tu vécu ?

Je pense que ça a été une force. J'ai pris de nombreux traits de caractère de ma mère. Avoir grandi sans père, je ne l'ai pas mal vécu. Je n’ai jamais été triste par rapport à ça. Pour moi, c'était comme ça. C'est comme si j'étais né comme ça. Ça ne m'a pas dérangé plus que ça.

Comment faire pour résister aux tentations comme les sorties ou la mauvaise nourriture ?

Parfois, c'est dur. Tu vois tes potes qui sortent, qui vont manger, ce genre ce choses. Mais toi, tu ne veux pas et tu ne peux pas parce que tu as certains objectifs à tenir. C'est dur sur le moment. Mais après, quand tu vois ce que tu fais dans la vie et que les choses commencent à bien se passer, tu te dis : « Je ne me prive pas pour rien ».

Le monde du football n’est pas trop dur à gérer ?

Pour le moment, j’arrive à gérer. Je suis bien entouré. Je ne mets pas mon nez partout, je ne vais pas sur les réseaux pour taper mon nom, pour voir ce qu’il se dit. Je fais mon foot, je rentre chez moi, je dors, je fais ça tous les jours.

Style de jeu

Comment définis-tu ton style de jeu ?

Tout dépend où je joue. Je suis quelqu'un d'athlétique, assez bon avec le ballon, assez technique pour mon gabarit, rapide, créatif, agressif et bon défensivement.

Quel est ton meilleur positionnement ?

J'ai commencé milieu défensif. Maintenant, je joue limite latéral droit. J’aime les deux postes. Surtout, je ne peux pas choisir mon poste, je prends ce qu’on m’offre et je me donne à 100%. Mais j’ai une petite préférence pour le milieu de terrain, je prends plus de plaisir.

Qu’aimerais-tu améliorer dans ton jeu ?

Mon pied faible pour n’avoir aucun souci avec mes deux pieds, mon jeu de tête et marquer plus de buts. Je suis grand de taille, mais je ne prends pas assez de ballons de la tête.

Que te dit le coach ?

Il me dit que c’est bien, que je dois m’améliorer, c’est logique. J’essaie de progresser tous les jours. J’écoute les conseils des coachs, de mes partenaires, je prends ce que tout le monde me dit. Ensuite, je fais à ma sauce. On me donne des petits conseils, mais ces conseils me font avancer, m’aident à prendre en maturité dans mon jeu, surtout en Ligue 1. J’ai commencé à jouer en pleine saison, il faut vite se mettre dedans. J’essaie de faire le moins d’erreurs possible parce que je suis un jeune joueur. Je dois être le plus fiable possible pour le coach.

Tu as longtemps attendu qu'on te lance ?

Longtemps attendu, oui et non. Je pense que c'était le bon moment. Le coach m'a lancé quand il fallait. Peut-être que s'il m'avait lancé avant, je n’aurais pas été prêt ou je n’aurais pas signé de bonnes performances. Je pense qu'il a choisi le bon moment.

Tu as des exemples ?

Avant, j'aimais beaucoup Paul Pogba. Quand il jouait au milieu, à la Juventus, c’était incroyable. En ce moment, j'aime bien Ryan Gravenberch. Je trouve qu'il est très bon dans son rôle. En défense, j'aime bien William Saliba. J’ai oublié, Jude Bellingham aussi, sa maturité pour son âge est top, il n’a que 21 ans.

Qu’est-ce qu’un grand milieu de terrain selon toi ?

Un grand milieu de terrain, c’est un joueur calme avec le ballon, à l’aise avec ses pieds, avec une bonne vision de jeu, qui utilise bien son corps. Il doit être créatif aussi. Après, ça dépend aussi du style de jeu. Selon les goûts et les couleurs de chacun, chaque joueur a son style. Je peux aimer un joueur comme Thiago Alcantara, un joueur comme Paul Pogba, mais aussi un joueur comme N’Golo Kanté.

Ta mère te conseille niveau football parfois ?

Non, non, non (rires). Ma mère, je lui dis : « Laisse ça s’il te plaît ». Parfois, elle veut parler football, je lui dis : « Tranquille, tranquille ». Elle essaie, elle parle un peu de foot, elle pose des questions, elle essaie de savoir pourquoi ci et pas ça. Ma mère pense que le football, c’est facile. Parfois, elle me dit des trucs, je lui dis : « Maman, c’est bon, t’en fais pas ».

Tu veux qu’elle te rejoigne à Toulouse pour s’installer avec toi ?

Pas forcément, non. J’ai aussi envie de garder mon cocon à Bondy. Je vais toujours habiter à Bondy. Je veux garder ce lien avec ma ville, parce que je l’aime. Je vais prendre un appartement et voilà. Ma mère me rendra souvent visite, mais on garde notre maison à Bondy.

Conclusion

Tu as des rêves ?

J'ai des rêves, des ambitions. Je veux rendre fière ma mère. Je veux continuer à la rendre fière, je veux qu’elle ne manque de rien. Ça, c’est un beau rêve déjà. Je veux l'emmener faire ce qu'elle veut. Au niveau sportif, je veux jouer dans de grands clubs, de grands championnats, gagner des trophées, être reconnu dans le football.

Et si tu n’avais pas été footballeur, tu aurais fait quoi ?

J’aurais travaillé dans le foot, dans la mode ou dans les jeux vidéo (sourire). Je me serais intéressé aux défilés, aux manières de s’habiller, aux styles quoi. Les jeux vidéo, c’est ma deuxième passion, j’aurais été streamer. Je passe beaucoup d’heures devant ma console, ça m’aide à ne pas sortir. Je me bute vraiment à la play après ma sieste.

Si tu pouvais bénéficier d’un super pouvoir, tu choisirais lequel ?

Celui de lire dans les pensées des gens, pour savoir quand on te ment, quand on te dit la vérité.  Pour savoir ce qu’on pense vraiment, pour voir qui est hypocrite, qui est une bonne personne.

Si tu étais journaliste, tu aurais posé quelle question à Jaydee ?

Je lui demanderais : « Que voudrais-tu pendant toute ta carrière ? ». Je répondrais : « La santé, pas de blessure, être bien dans mon corps, avoir la forme tous les jours ». Je pense que tous les athlètes veulent la même chose, avoir le moins de blessures possible, être présent sur tous les matchs, pour montrer de quoi il est capable chaque week-end ou tous les trois jours.

Si tu devais terminer l’interview par une phrase qui te représente, que dirais-tu ?

Je vais te citer une phrase que mon agent me répète souvent : « C’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens ». Que ce soit dans la vie ou dans le foot, tu peux bien commencer et mal finir. Le but, c'est d'être constant. Et c'est à la fin qu'on verra si tu as fait une carrière ou pas, si tu as été heureux ou pas, si tu as réussi à faire tout ce que tu voulais ou pas.

Quelle note te mets-tu pour cette interview ?

Je me mets 8 sur 10.

Propos recueillis à Toulouse par Rafik Youcef

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