Girondins4Ever
·15 Januari 2025
Girondins4Ever
·15 Januari 2025
Avant la rencontre entre le club des Girondins de Bordeaux et de Vendée Poiré Football, comptant pour la 16ème journée du championnat de National 2, nous nous sommes entretenus avec Rabie Zeroual, entraîneur principal de cette équipe depuis 2018. Un échange très sympa avec une personne qui compte 18 années dans ce club, de joueur à responsable jeunes, et enfin entraîneur principal. Nous évoquons son parcours au club, sa remontée de R2 à N2, le classement actuel et les difficultés rencontrées, le renouveau de son équipe, le mercato hivernal. Nous revenons également sur le match aller et cette victoire 1-0 des bordelais, sur celui à venir avec les enjeux, les clés du match et l’exemple de Locminé, vainqueur au Matmut.
Vous êtes à la tête du Poiré-sur-Vie en tant qu’entraîneur depuis 2018 et la rétrogradation administrative en R2. Avant cela, vous avez été joueur dans ce même club entre 2007 et 2013. On peut donc dire que vous êtes un ancien de la maison ?
Ouais, puis de 2013 à 2018 j’étais responsable des jeunes. En 2011 j’étais salarié au club en tant que responsable des jeunes. Depuis 2007, je suis à 100% Poiré-sur-Vie. Ce n’est pas courant (sourire). Je suis attaché mais ça prouve aussi que le club a une certaine stabilité. Il y a quand même une certaine stabilité qui, je pense, est une force aujourd’hui pour le club.
Avec votre adjoint Thomas Sanogo vous avez donc participé activement à la renaissance de l’équipe et du club, pour vous hisser jusqu’en National 2. Pouvez-vous nous raconter cette période de votre point de vue.
Au tout début, c’était un peu compliqué parce que forcément, quand on est descendu en R2, beaucoup ont quitté le navire si je puis dire, donc on est passé de cinq équipes seniors à trois équipes séniors. Et encore, pour trois équipes séniors il a fallu qu’on recrute activement avec Thomas. Il était coach de la réserve. Il nous fallait l’effectif pour permettre d’engager au moins trois équipes. On ne voulait pas retirer cette troisième équipe parce qu’après c’était la seule équipe de niveau district au club et c’était important pour nous de la garder. On a réussi ce challenge mais ce n’était pas simple. Puis on est repartis avec beaucoup de jeunes. Étant responsable jeunes, au préalable du coup, je connaissais les jeunes du club, le contexte, l’environnement. Certains joueurs ne sont même pas passés par la case U18-U19 : des U17 ils sont tout de suite montés en séniors, en équipe première même. On fait une grosse saison puisqu’on monte directement et on fait un gros parcours en Coupe de France. On bat même Cholet qui était en National 1 et nous en R2. On gagne la Coupe de Vendée, ce qui n’est pas important en soi, mais pour nous, pour la Vendée c’est quelque chose d’important quand même. Du coup ça a relancé un peu la machine. L’année d’après on est invaincus en R1 donc on monte encore, et on est restés trois saisons en N3. C’est franchement une belle remontée. Il y a des joueurs qui seront présents au Matmut samedi et que j’entraîne depuis qu’ils ont cinq ans. C’est beau, je suis content pour eux, mais après ils bossent les mecs ! Ce n’est pas non plus un dû, du fait d’être au club depuis longtemps. Forcément, plus on monte et plus c’est difficile. On voit les résultats, mais les gars s’accrochent, ils essayent de passer des paliers. Puis surtout, les petites recrues qu’on fait sont aussi là pour nous apporter un plus et montrer la bonne direction en faisant preuve d’exemplarité, aux jeunes tout simplement.
Avant d’affronter les Girondins de Bordeaux, vous pointez à la dernière place du classement. Votre adjoint pointait la dureté du championnat, notamment avec sa refonte. En tant que promu de N3, l’écart est-il trop grand avec le N2 ?
L’écart est important mais ce n’est pas impossible. On le voit avec Locminé, Poitiers… L’écart est important, peut-être qu’on a été surpris,. Enfin, on a été surpris quand même. Après, la montée en N2 n’était pas programmée. Quand on commence l’année, jamais on ne parlait de montée. On voulait faire une bonne saison, faire mieux que l’année passée et puis continuer d’avancer. Après on l’a mérité, on l’a gagné sur le terrain parce qu’on a fait preuve de régularité toute la saison. Mais en même temps, quand on regarde un peu plus, on a fait seize victoires, ce qui est important. En regardant, on n’a qu’une victoire contre les six premiers, après ce sont beaucoup de nuls. Donc ça montrait aussi qu’on est monté mais sans être non plus au-dessus, en étant une bonne équipe bien régulière de N3. On était pratiquement meilleure attaque et meilleure défense. Puis surtout, on était dominateurs dans le jeu… On était dominateurs. Là, on a tout de suite été dominés, c’était dur. On était privés de ballons, beaucoup d’impact, ça allait plus vite donc là ça a été très dur pour le groupe. Quand on commence l’année à Bourges, j’ai eu deux recrues, Naël Arzalai et Yacouba Seydi. Jordan Kassa venait de signer et il était sur le banc, il venait juste d’arriver, donc on commence l’année avec deux recrues. J’avais même des joueurs suspendus de l’année d’avant donc ça a été dur. On a vraiment dû s’employer pour déjà, donner confiance aux gars. c’est le plus important, c’est facile à dire mais ce n’est pas simple à faire. Puis ça l’a fait petit à petit depuis début Novembre et notre renouveau entre guillemets, même s’il nous en manque encore. On a recruté trois joueurs qui nous ont rejoint. Puis je pense que les gars ont aussi progressé. On a recruté Romain Cagnon, Baptiste Isola qui nous est prêté par Grenoble et Mathéo Remars qui a plus de 100 matchs en National 1, et qui n’avait même pas encore joué en National 2. Donc trois joueurs qui nous ont apporté un vrai plus. Puis les gars autour ont peut-être aussi un peu plus mouillé le maillot si je puis dire, en étant beaucoup plus vigilants parce qu’on faisait beaucoup d’erreurs. On les paye cash en N2.
Lors de ce mercato hivernal, on voit que certaines équipes qui se battent pour le maintien, se sont renforcées, ce qui n’est pas votre cas. Est-ce que vous allez tout de même changer des choses avant le 31 janvier ?
Je vais même aller plus loin, du premier au dernier tout le monde se renforce. C’est incroyable ce championnat ! Quand je vois les mouvements… Granville, qui est à égalité avec nous, ils se sont renforcés, La Roche qui est devant nous, s’est renforcée, Châteaubriant s’est renforcé… Donc quand on voit le truc effectivement… Donc c’est en cours, en plus on a perdu deux joueurs. On a perdu un gardien (Fei-Hong Faham) et un défenseur (Mathys Lourdin), qui joue ce soir avec le Puy (mardi soir, en 1/16èmes de finale de la Coupe de France à Dives-Cabourg) donc c’est bien, je suis content pour lui. C’est prévu, c’est en cours. On n’a pas de directeur sportif, je suis en direct avec le président, on décide tous les deux. On veut vraiment une plus-value. On ne veut pas faire n’importe quoi, on ne veut pas prendre pour prendre. On a quelques critères incontournables comme le fait qu’il faut que les gars soient en club. On ne veut pas de gars qui n’ont rien fait les six premiers mois parce qu’il faut du temps pour se mettre en rythme. On a besoin tout de suite de performance, on ne peut pas attendre. Pareil, on ne veut pas de joueur blessé, on veut un joueur qui était en rythme donc ce n’est pas facile (sourire) parce que ça fait beaucoup de critères un peu incontournables. Un joueur qui jouait, en rythme, en confiance et qui connaît la N2. Des jeunes, on a ce qu’il faut. des jeunes prometteurs on en a. Là, il nous faut vraiment des plus-values qui connaissent le championnat, rompus à la N2, qui nous apportent tout de suite sur un plan technique mais aussi émotionnel. Des grands frères pour les joueurs entre guillemets. On a déjà pas mal avancé mais on estime qu’il en faut encore. Preuve en est, notre dernière place au classement des attaques.
Les Girondins de Bordeaux ne sont pas mieux lotis au niveau de l’attaque…
Ouais et pourtant vous jouez en 4-4-2 à plat avec Merdji autour de Carroll. Pourtant il y a des grands noms, je parle vraiment de grands noms pour la N2, Merdji était à Concarneau, Carroll je n’en parle même pas, Bahassa… Ce sont des joueurs confirmés en plus. Comme quoi ça ne fait pas tout.
Vous aviez affronté les Girondins en match en retard le 13 Novembre dernier, et cette défaite 1-0 sur un but de Carroll à la 3ème. Qu’a-t-il manqué pour faire mieux sur cette rencontre ?
Déjà, on fait un sacré cadeau à Andy Carroll, même s’il met un super but. La perte de balle est vraiment… (sourire) C’est un beau cadeau qu’on a fait. Il ne faut pas réitérer ces erreurs. Ce qui a manqué c’est ça, c’est d’avoir ce côté un peu discipline et ce côté un peu rigueur, qui nous permettent de ne pas faire d’erreurs ou de donner de cadeaux trop faciles. L’adversaire peut très bien marquer des buts ou récupérer des ballons, mais il ne faut pas lui donner. C’est à lui aussi d’aller se les procurer et d’aller faire ce qu’il faut. Puis deuxième truc, c’est aussi notre efficacité parce qu’entre la 70 et la 85ème on a deux grosses occasions pour égaliser, qu’on ne met pas. On a la frappe de Héguiabéhéré, il est tout seul en deuxième zone, il la met au-dessus et le face à face de Bensoula qui tire sur le gardien. Après, ça restait quand même léger comme arguments par rapport à Bordeaux. Mais en étant plus efficaces on aurait pu égaliser, voire ne pas prendre ce premier but. On voit bien que ça se joue sur les détails et l’efficacité est un critère hyper important en N2.
Vous parlez du manque d’efficacité dans les points négatifs, est-ce qu’il y a eu des points positifs ?
Ouais, dans le contenu. Dans le contenu on avait plus de maîtrise que sur les matchs précédents. On a récupéré des joueurs en plus et je pense qu’il y a eu une prise de conscience du groupe. Je trouve qu’on a un groupe plus intéressant, plus abouti. Maintenant, même quand on perd on commence un petit peu à être déçus, ce qui n’était pas le cas en début de saison. Quand on perdait, ce n’était même pas de la déception. On était presque résignés sur certains matchs. Je pense à Blois, Saint-Brieuc ou Saint-Malo. A la fin du match on s’est dit qu’il y avait trop d’écart, c’était compliqué. On n’a plus ce sentiment-là, maintenant c’est plus positif parce qu’on est sur un sentiment parfois de déception. Cela veut dire qu’on fait bien certaines choses mais qu’il nous en manque encore, mais au moins ça veut dire que le groupe a avancé. Contre Blois, Saint-Malo ou Saint-Brieuc, il n’y avait pas de déception tellement l’écart était important. Depuis début Novembre on n’est plus retombés là-dedans. Depuis début Novembre on a fait nul contre La Roche et contre Les Herbiers, on perd 1-0 contre vous, on gagne à Granville, on perd 1-0 contre Locminé sur un tir dévié, un truc improbable. Ils sauvent sur la ligne, on fait trois poteaux contre eux. Vous connaissez Locminé… Donc on était plus sur de la déception, ça veut quand même dire que le groupe est mieux, est plus structuré, plus équilibré aussi. A chaque perte de balle maintenant, on réussit un peu à fermer les bons espaces, les bonnes zones. Donc il y a quand même un mieux. C’est pour ça qu’avec le président, on veut aussi se renforcer pour maintenant valider tout ça, ces belles choses, avec justement le mot clé, l’efficacité, propre à beaucoup de championnats. Mais pour nous en N2 il est hyper important.
Vous aviez été mécontent de l’attitude des bordelais dont certains auraient gagné du temps dans les 10 dernières minutes. Est-ce qu’aujourd’hui c’est oublié ou encore dans un coin de votre tête ?
(rires) Non, non… Je dirais que c’est le foot. Même ma réaction, j’étais dans l’émotion (sourire). Vous l’avez vu contre Locminé (sourire). L’année dernière le gardien de Locminé était notre gardien, il était au club, il était au Poiré-sur-Vie. Il était chez nous l’année dernière. On a fait la montée avec ce gardien, qui est un bon gardien. Mais non, il n’y a pas de soucis. Comme quoi on commençait à avoir cette déception parce qu’on se disait qu’on pouvait faire les choses un peu mieux, on sentait. Mais encore une fois, c’est une question d’efficacité et on court après cette efficacité.
Le fait d’avoir les Girondins de Bordeaux dans votre poule de National 2 était globalement positif pour votre adjoint Thomas Sanogo. Vous êtes dans le même état d’esprit ?
Je suis complètement dans cet état d’esprit-là. C’est sympa pour les joueurs parce que ça les challenge aussi, puis ça met une petite date dans le calendrier. Je le vois à l’entraînement, les gars sont hyper investis, ils sont là. Tout le monde a envie de jouer ce match forcément donc pour un entraîneur c’est sympa parce que c’est plus facile, entre guillemets, à préparer que d’autres matchs. Ce qui n’est pas normal (rires). Mais je le sens à l’entraînement, il y a une bonne énergie, tout le monde est positif, tout le monde a envie de jouer le match. Tout le monde est appliqué, tout le monde est concentré. Ce qu’il faut dire aussi aux joueurs c’est que la saison ne sera pas finie après Bordeaux, bien au contraire. C’est le premier match retour sachant qu’il nous manque un match aller. Donc il restera quinze matchs. Mais oui, je suis complètement d’accord avec Thomas. Bordeaux, c’est regrettable pour eux, après c’est le règlement. Nous, on a aussi connu des descentes administratives qui nous avaient fait mal, même si elle était plus volontaire de notre part parce qu’on avait décidé de ne pas se réengager en National. C’était la décision du président à l’époque. Ce sont les instances qui ont décidé. C’est dur pour Bordeaux parce que je pense que Bordeaux est un club légendaire. Ce n’est même pas mythique, c’est un club légendaire. Quand on voit les joueurs sortis par Bordeaux c’est incroyable. Et juste pour citer Zidane, ça veut tout dire (sourire). C’est incroyable. Je venais à Chaban Delmas pour voir Marouane Chamakh et Yoann Gourcuff. Il y a eu la doublette Laslandes – Wiltord. Bref, c’est incroyable. Après c’est le foot d’aujourd’hui et je pense que ça ne s’est pas fait du jour au lendemain. Ça commençait à être compliqué. On est proche de Nantes et on l’a vu à un moment donné avec Nantes, quand Nantes est descendu en Ligue 2. Alors ce n’était pas une descente administrative mais on sentait un peu cette déception. Pour moi Bordeaux, Nantes ou Saint-Etienne sont des clubs mythiques qui ont toujours été dans le paysage français et qui doivent y rester. Si le fait d’être originaire de Poitiers m’a aidé à un peu plus suivre les Girondins ? Franchement vous voulez que je vous fasse un aveux ? Je suis originaire de Poitiers, mon papa travaillait à Poitiers chez Manitou à l’époque. Manitou a fermé et il y avait la possibilité d’aller à Bordeaux ou à Ancenis, à côté de Nantes. Mon père était supporter du FC Nantes donc on a choisi Ancenis pour se rapprocher de Nantes. Du coup, tout petit j’allais tous les week-ends à la Beaujoire. Donc mon cœur est plus jaune et vert que bordelais quand même (rires). Même si j’ai beaucoup suivi Bordeaux, j’étais plus bercé dans le bassin nantais. Comme quoi, le destin… Dans la famille on est plus nantais (sourire).
Certains entraîneurs de N2 et N3 disent qu’à partir des matchs retours, c’est une course aux points qui s’enclenche, parfois au détriment du jeu. Est-ce votre avis ?
Je pense. Même si c’est notre première saison en N2, on connaît le foot à ce niveau-là et c’est souvent comme ça. C’est souvent comme ça… C’est de pire en pire. C’est-à-dire que là on va rentrer vraiment sur une course aux points et d’efficacité. Des fois le jeu passe au second plan alors qu’au début tout le monde a envie de mettre son projet de jeu en place, tout le monde essaye des choses. Puis à la fin on est juste dans une course aux points parce que c’est le milieu qui est comme ça. Là on n’est pas décrochés, on est à quatre points, c’est le milieu qui est comme ça. Il vaut mieux se maintenir et se dire qu’on repartira de plus belle l’année prochaine. Mais malheureusement c’est comme ça. On va essayer de rester dans notre logique parce qu’on pense qu’il faut un minimum quand même. Puis on ne pourra pas se permettre d’allonger parce qu’on n’a pas Carroll devant. Mais malheureusement je suis d’accord avec les coachs qui disent ça, je suis d’accord. C’est vrai que c’est comme ça.
Quelles sont pour vous les clés du match pour inverser la tendance du match aller ? Est-ce qu’il y aura un plan particulier sur Andy Carroll et Soufiane Bahassa ?
Déjà, le mot clé va être efficacité dans les deux zones. Puis après, concernant Andy Carroll, de toute façon qu’est-ce que vous voulez faire ? (rires) Ca va jouer sur lui et il va gagner le premier duel. Maintenant ça va être autour d’Andy Carroll, comment on s’organise pour pouvoir récupérer les ballons. Andy Carroll, on sait bien qu’il va en imposer, on sait très bien comment Bordeaux va tenter de l’utiliser, et puis ils ont bien raison. Maintenant pour nous c’est comment on va faire collectivement. Andy Carroll, on ne pourra pas le gérer individuellement, c’est impossible. En tout cas on n’aura pas la capacité à gérer individuellement, ça va être collectivement. Pour Bahassa c’est différent, c’est un joueur de côté qui va vite et qui amène des bons centres. Donc forcément il va falloir qu’on soit proche de lui et qu’on l’empêche de prendre ses aises dans son couloir si vous voulez. Mais c’est un super joueur, je lui avais mis une étoile au match aller (un talent Foot-National, ndlr). Même si lui aussi, de temps en temps dans les duels, il s’était laissé tomber une ou deux fois. Je ne sais pas si vous vous souvenez (rires). Mais c’est quand même un super joueur. S’il était destiné pour la National 3 et Erwan Lannuzel ? Ah ouais ? Bin j’aurais bien aimé l’avoir alors (rires). Erwan Lannuzel est par ailleurs un super coach. J’aime beaucoup échanger avec lui.
Vous allez découvrir le Matmut Atlantique et ses supporters. C’est une belle expérience pour la plupart des joueurs. Quand on est coach, que dit-on à ses joueurs par rapport à ce contexte particulier en N2 ?
J’écarte le contexte parce qu’on ne pourra pas passer outre. Le contexte est là donc je ne vais pas dire “faites comme si ça se jouait au Poiré”. Ce n’est pas vrai et ce ne sera pas le cas. Déjà on va essayer d’arriver un peu plus tôt que d’habitude au stade, peut-être sortir à l’échauffement un peu plus tôt que d’habitude aussi pour que les gars s’en imprègnent. Mais l’objectif c’est que ça nous sublime, l’objectif c’est que ça nous motive, que ça nous booste, qu’on surperforme, que les gars soient au max de leurs capacités et encore plus en fait. L’objectif est là, comme ont réussi à faire certains clubs chez vous, en prenant exemple sur Locminé.
Le club de Saint-Colomban Locminé s’est imposé dans ce stade récemment. Avez-vous vu la rencontre et avez-vous pu cibler certaines failles ?
On a vu la rencontre en direct. La plus grande faille de Bordeaux entre guillemets, c’est que Bordeaux doit gagner tous ses matchs, et on le sait tous. Donc on peut très bien être attentistes et puis essayer de profiter un petit peu. Le tout c’est d’être bien costaud, bien solide et être efficace défensivement puis après, de pouvoir éventuellement profiter d’une erreur. La grande réussite de Locminé est d’avoir mené 1-0 parce qu’après, ça vous met dans un état où il faut réenclencher. Locminé n’a plus la nécessité de faire le jeu entre guillemets. C’est à Bordeaux de pousser, ça prend beaucoup d’énergie de pousser. Ça prend beaucoup d’énergie puis le but est venu assez tardivement. Le un partout ne vous suffit même pas, il faut tout gagner. Donc même à 1-1, ils ont continué et ils ont profité d’une perte de balle médiane. Ils lancent leur attaquant qui était frais et qui venait de rentrer. Il n’a même pas un mètre d’avance sur Yambéré, il fait un tacle propre, penalty et carton rouge. Au final ils ont attendu sur le deuxième but. Je pense qu’à un partout, ils auraient été contents, puis ils ont eu cette perte de balle au milieu et ils en ont profité. Donc prendre exemple entre guillemets sur Locminé. Je trouve qu’ils ont bien géré le match même s’ils ont un petit peu abusé des fois du soigneur. Mais ils ont bien géré le match.
Vous n’avez pas rejoué depuis le 21 Décembre et une défaite 2-0 à Poitiers. Est-ce une bonne chose pour le côté fraîcheur ou au contraire un handicap pour le rythme de la compétition ?
En fait, ce sont les deux éléments. Le premier élément c’est l’environnement, le stade, les supporters. Pour nous c’est nouveau, un grand terrain, etc… Le deuxième élément ça va être ça. C’est qu’on n’a pas de compétition et eux sont en compétition depuis deux week-ends et c‘est toujours compliqué à gérer. Maintenant nous aussi on a essayé de compenser comme on a pu, avec les entraînements, avec les GPS, le préparateur physique, le travail complémentaire. Mais on sait très bien que rien ne remplace la compétition. Vous pouvez faire ce que vous voulez, rien ne remplace la compétition. On le voit avec des joueurs qui n’ont pas joué les six premiers mois. Vous les mettez dans un club… Mais encore une fois, j’espère sur la fraîcheur mentale, sur l’envie, sur l’abnégation, sur le fait de vouloir se sublimer devant du monde. J’espère que le groupe va être en capacité d’aller chercher des ressources inattendues pour pouvoir répondre au match et je n’ai pas de doutes. Sur un match, sur un one shot, sur un court terme, je pense qu’on est capables de tenir. Puis après, les rentrants, les remplaçants seront d’autant plus importants sur un match comme ça.
Que peut-on vous souhaiter cette saison et à titre personnel ?
Le maintien à titre collectif et le maintien à titre personnel. Comme je vous l’avais dit au tout début, je suis hyper attaché au club, je suis hyper impliqué au club. Je pense que je suis très investi maintenant depuis 18 saisons. Puis j’ai participé en tant que joueur, en tant qu’éducateur et en tant qu’entraîneur aux différentes montées. Donc on n’a pas envie de partir ou de laisser une mauvaise note. Je n’ai jamais connu de descente au Poiré-sur-Vie, que des montées ou des maintiens. Donc continuer sur la dynamique et surtout pour le club parce qu’il y a beaucoup de gens qui s’investissent autour du club. Il y a beaucoup de monde qui gravite autour du club. On a beaucoup de partenaires qui nous font confiance. Il y a aussi plein de jeunes qui nous suivent. On a encore nos U18 qui sont en Gambardella, c’est beau. Il y a beaucoup de clubs qui sont sortis, il y a beaucoup de clubs pros comme Paris et Marseille notamment qui sont sortis. Nous on y est encore. Donc il y a beaucoup d’attentes autour. On est le plus gros club de Vendée en termes de licenciés (plus de 800, ndlr). Il y a beaucoup d’attentes autour du club, de l’équipe. Donc même à titre personnel, j’aimerais bien que pour tous ces gens, pour les partenaires, les bénévoles, les joueurs forcément, on se maintienne.
Un GRAND MERCI à Rabie Zeroual pour sa disponibilité, sa gentillesse et sa bonne parole.