le11
·28 Januari 2025
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·28 Januari 2025
Dans la même situation comptable que le LOSC, le Feyenoord se déplace au stade Pierre-Mauroy avec la ferme ambition de l’emporter et d’accrocher un improbable top 8, mercredi (21 heures). Nicolas Clugnac, supporter français du club de Rotterdam, présente le Stadionclub.
« Je ne trouve pas qu’il n’y ait forcément de contraste entre l’Eredivisie (4e) et la Ligue des champions (11e). En championnat, le Feyenoord joue face à des blocs bas et est devenu un peu plus prévisible. Ce sont tout le temps les mêmes choses, on a beaucoup moins de solutions. Ce qui peut expliquer notre mauvaise forme, notamment les mauvais matches face à Willem II (1-1, le 18 janvier) ou d’autres “petites” équipes. En Ligue des Champions, les équipes ne nous attendent pas forcément et on joue un peu plus en bloc bas, comme face au Bayern (3-0). On n’a jamais joué de la saison comme ça, hormis contre Benfica (3-1) aussi. On joue un peu plus en transition, ce qui fait la différence.
On a aussi eu la chance d’affronter des équipes plus faibles, avec le Sparta Prague (4-2), Salzbourg (1-3) – contre qui on a perdu alors qu’on aurait dû gagner -, Gérone (3-2) qui n’était pas dans une grande forme. Contre City (3-3), on a réussi à faire un nul miraculeux avec une équipe qui nous a donné les moyens de revenir au score et qui n’était pas dans une grande forme. On est la même équipe. C’est juste que là, contre le Bayern, on a vraiment joué à quasiment huit derrière, beaucoup en transition, ce qui ne nous ressemble pas forcément. »
« Peut-on appeler cela un projet de jeu ? C’est compliqué (sourire). Brian Priske a essayé de chercher une certaine continuité avec Arne Slot, notamment dans l’animation offensive avec un système hybride en 3-4-3. Le latéral gauche se transforme piston gauche et le latéral droit s’installe dans l’axe de la défense. C’est un jeu un peu plus vertical que Slot, où il y avait un peu plus d’attaques placées et où ça faisait un plus circuler le ballon. Avec Priske, il y a un peu plus de jeu sur les côtés. Après, il faut dire qu’il n’a pas eu trop de chance. Dès le début de saison, il voulait jouer en 3-4-3. Sauf que Dennis te Kloese (directeur général) lui a imposé un 4-3-3, ce qui n’a pas facilité son projet de jeu. Cette saison, je trouve qu’on est meilleur en bloc bas et en transition, c’est là où on a eu nos meilleurs résultats. Le souci, c’est le manque d’intensité et de rythme. »
Santiago Giménez sera l’homme à surveiller pour le LOSC.
« C’est indiscutablement Santiago Giménez, l’avant-centre mexicain qui est en feu depuis l’an dernier. C’est vraiment un super joueur dans ses déplacements, son jeu dos au but, la prise de profondeur, son jeu de tête, son pied gauche. Il n’y a pas grand chose à lui redire. Il est en instance de départ et malgré le fait que son entourage force pour qu’il parte, lui reste concentré. On l’a vu avec ce doublé face au Bayern. Ce sera l’homme à surveiller pour le LOSC. Si tu arrives à le verrouiller un peu, ne pas lui laisser d’espace, ne pas le laisser frapper, tu auras déjà fait bien 50% du travail pour museler le Feyenoord. »
« Il n’y en a pas qu’un seul. Le milieu de terrain risque d’être un maillon faible dans sa globalité. On a une pénurie de milieu de terrain avec Calvin Stengs, In-beom Hwang et Quinten Timber sont blessés et pas sûr d’être présents face à Lille. On va jouer avec Thomas Beelen en 6, Antoni Milambo et peut-être Chris-Kevin Nadjé qui vient de Versailles et n’a pas encore le niveau pour l’Eredivisie. Ça va être assez compliqué. Nos autres maillons faibles, ce sont nos latéraux. Soit quand c’est Hugo Bueno qui est titulaire à gauche, soit quand c’est Bart Nieuwkoop à droite. Il laisse pas mal d’espace dans son dos. C’est plus un piston à la base, donc il meilleur attaquant que défenseur. Un joueur provocateur et rapide peut lui faire mal. Gernot Trauner en bloc haut peut aussi être en difficulté, il n’est pas capable de gérer la profondeur. La gestion de la profondeur est même un problème collectif. »
« Je vais en citer deux. Premièrement, David Hancko, qui est le défenseur central axial gauche slovaque du Feyenoord. C’est notre meilleur défenseur. Sans lui, je ne sais pas où en serait cette défense. Il est suivi par l’Atlético de Madrid et la Juventus et risque de partir cet été, pour une grosse somme. C’est un défenseur très important, qui peut monter avec le ballon pour casser les lignes aussi et amener du danger. Sur coup de pied arrêté, il faut être vigilant avec son jeu de tête et ne pas le lâcher. Il est partout, à l’affût sur les seconds ballons, toujours à l’affût. Défensivement, il est trop fort. C’est lui qui, à chaque fois, verrouille tout, compense Trauner quand il est en difficulté dans la profondeur. C’est lui qui nous soulage aussi sur les coups de pied arrêtés. Quand Bueno joue à gauche, c’est lui qui vient compenser et venir gérer l’espace à sa place. Après Giménez, c’est notre meilleur joueur et je pense qu’il est très sous-coté aussi.
Michael Regan/Getty Images
Le deuxième, c’est Anis Hadj Moussa, qui est formé en France, à Lens, qui était au Vitesse Arnhem l’an dernier et que le Feyenoord a pu acheter pour une misère. Il a vraiment pris son envol cette saison. C’est lui qui est titulaire sur l’aile droite, même quand Stengs était de retour. C’est un joueur qui va beaucoup repiquer sur son pied gauche, un ailier faux pied, un peu un profil à la Robben. Il a des petits appuis et peut éliminer son adversaire sans forcément avoir beaucoup de vitesse. Il peut aussi revenir un peu sur son pied droit. Il a une très bonne vision du jeu. Il peut parfois croquer un peu dans la surface, mais il a quand même de bonnes stats et une bonne finition par rapport à son poste. C’est un joueur auquel il faut faire attention parce qu’il est vraiment très fort cette saison. En Ligue des Champions, on attend peut-être un petit peu plus. Ce n’est pas celui qui va faire le plus d’efforts défensifs. C’est un profil similaire à Edon Zhegrova. En tout cas, c’est ma vraie bonne surprise cette saison. On peut regarder le Feyenoord juste pour lui, il est tellement bon à avoir joué. »
« Le premier, c’est la victoire en finale de Coupe des Clubs champions en 1970 face au Celtic. Je pense que c’est une victoire qui a permis au Feyenoord d’avoir ce standing au niveau européen, d’en faire un grand club. Le deuxième, c’est la victoire en 2002 en Coupe de l’UEFA face à Dortmund (3-2) avec un doublé de Pierre Van Hooijdonk. Je pense qu’à chaque fois que tu vas aux Pays-Bas, que tu parles du Feyenoord en Europe, c’est ce match-là qu’on va ressortir. Surtout qu’il y avait un beau parcours : le PSV en quart, l’Inter en demi et la finale face à Dortmund en finale dans un match assez fou. »
« On peut peut-être parler de la défaite face à l’AS Roma en Conference League il y a deux ans (0-1) avec Slot, il y avait quand même moyen. Mais un Mourinho en finale ne perd jamais… Mon premier souvenir marquant en Europe où j’étais vraiment dégoûté, c’était l’année où, après le titre de champion avec Giovanni van Bronckhorst (en 2017), on va en Ligue des Champions et on se fait carrément exploser par City (0-4). Il y avait Naples et le Shakhtar. On ne fait que trois points sur six matches. »
« Quand on parle de baraka pour le LOSC… », Bruno Genesio évoque les qualités du Feyenoord
« C’est compliqué d’avoir une lecture du match parce que je ne sais pas si le Feyenoord va jouer en bloc bas, comme face au Bayern et à Benfica, pour essayer d’aller chercher une victoire pour un top 8. Va-t-on jouer bloc haut ? Si on joue bloc haut, je pense qu’on est mort parce que ce qu’adore Genesio et ce LOSC en prenant l’adversaire en profondeur, en jouant en transition, comme face au Real et l’Atlético. En bloc bas, je pense qu’il y a moins de faire quelque chose, surtout qu’onn’a pas joué ce week-end. La KNVB (fédération néerlandaise de football, ndlr) a autorisé le fait qu’on était exempté de match ce week-end. On n’a pas joué alors que Lille enchaîne tous les trois jours. On sera peut-être un peu plus frais physiquement. Là, comme ça, je dirais 2-2. Mais le début du match conditionnera la suite. Si on joue bloc haut, je pense qu’on va prendre 2-0 ou 3-1. En revanche, si on joue bloc bas, je pense qu’il y a moyen d’aller faire une petite victoire là-bas. »
Crédits photo : Bagu Blanco / Pressinphoto / Icon Sport
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