Rémy Cabella charge le comportement de Laurent Nicollin lors de sa prolongation manquée | OneFootball

Le célèbre Youtubeur Zack Nani accueillait hier soir sur son plateau Rémy Cabella. Pendant plus de trois heures, ils ont évoqué la carrière du joueur formé au Montpellier Hérault. L’occasion pour lui de parler librement et de revenir sur sa prolongation manquée en 2022. De quoi expliquer sa rancœur à l’égard du club et particulièrement de Laurent Nicollin si on se fie à ses propos. Retranscription par nos soins.

« Avec la guerre en Ukraine, on a l’autorisation pendant quelques semaines de s’engager dans un club. Je portais la tenue de Montpellier, je voyais tous les jours les joueurs s’entrainaient… J’étais comme à la maison. Je revois les anciens. C’était incroyable. A la fin d’un repas avec un ami, j’envoie un message à Laurent Nicollin, on était très proches, et je lui dis que j’ai envie de signer jusqu’à la fin de la saison, que je veux jouer pour Montpellier. Quelques minutes après, il me renvoie un message et je vois un contrat de 3 mois, plus deux ans supplémentaires. C’était décomposé en trois salaires, il me dit que pour les 3 mois, il ne peut rien me donner, je lui réponds que je veux juste jouer, porter le maillot de Montpellier me suffit et apporter mon expérience. Ca me tenait à coeur de revenir à Montpellier où mon histoire a commencé et je voulais la terminer là. Je signe les 3 mois. Dès le premier mois, je suis élu joueur du mois et je ne suis qu’à 40% de mon niveau, je reviens d’une blessure et je n’avais pas de préparation. Les supporters voient cependant que je me donne.

(Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)

En parallèle, c’est les 10 ans du titre, à cette occasion, je vais voir Laurent, et je lui demande où on en est pour ma prolongation. Je lui explique certaines choses que j’ai pu voir durant ma carrière, de mon expérience et je trouvais qu’à Montpellier, on manquait un peu d’exigence. Je ne suis pas Messi ou Ronaldo mais, à l’entrainement, des choses m’avaient un peu déçu. Parfois, je le disais et peut-être que cela n’a pas plu à certains qui pouvaient l’entendre mais chacun le prend comme il veut. Moi, je le disais pour faire avancer le club. Je vois Laurent, je lui dis tout ça et je lui explique je veux finir ma carrière à Montpellier. Et là, son discours commence à changer alors qu’il m’avait proposé les deux ans supplémentaires. Il m’explique que Florent Mollet doit signer à Schalke et qu’une fois la signature faite, je signe direct à Montpellier. Je donne ma parole à Laurent. Je lui dis: « avec tout ce que je viens de vivre pour les 10 ans, avec tous les anciens, les supporters, le stade… Manchester City peut débarquer, tu as ma parole que mon histoire je veux la terminer avec Montpellier. » Ma famille était au courant et les gens qui me connaissent, savent que je suis un homme de parole. A cette époque, j’étais encore en couple avec une personne et à elle aussi, cela lui faisait plaisir de revenir ici. Je lui dis aussi ce manque d’exigence, j’ai vu comment les grands joueurs fonctionnent durant ma carrière.

Je pars en vacances, je n’ai pas de nouvelles pourtant Mollet signe à Schalke. J’envoie un message à Laurent, je lui demande où on en est. Il me répond qu’on attend le retour de Dall’Oglio qui est en vacances lui aussi. Le discours change encore. A la base, il y a les deux ans que ma signature est sure, puis qu’on attend le départ de Mollet à Schalke et maintenant qu’on attend Dall’Oglio. Moi, je répétais à tout le monde que je voulais finir ma vie à Montpellier, mon histoire est belle avec Montpellier, je ne voulais rien de plus. Quand je parle de Montpellier, j’ai le cœur qui bat. Je voulais les aider avec mon expérience, peut-être à nouveau gagner un titre, aider les jeunes, à gagner en exigence… Un vrai compétiteur. En vacances, je me régale, je me prépare comme un fou pour tout éclater avec Montpellier. Les jours passent et pas la moindre nouvelle. En même temps, Savanier, lui, il resigne. Toujours pas de nouvelles. J’envoie un message à Laurent, il me dit encore qu’il faut attendre pour des raisons financières. Je n’ai pas compris mais j’ai donné ma parole.

Je vais chez le coiffeur à Ajaccio. Il faut savoir que j’habite le quartier à côté de Khazri, je croise le frère de Wahbi qu’il me dit qu’il va signer à Montpellier. Wahbi, c’est comme un ami, je suis vraiment content pour lui mais là n’est pas le soucis et j’aurais aimé jouer avec lui. Mais, je n’ai toujours pas de nouvelles de Nicollin. En plus, le club avait repris et moi, tu me laisses me préparer tout seul. J’avais donné ma parole, j’avais dit non à mon entourage. Quand Wahbi signe, je rentre chez moi et je dis à mon père que Montpellier peut me donner 1 milliard, je ne signerai pas. Je marche à la parole et à l’affectif, il faut être droit. Mon père a compris que pour Montpellier, c’était fini. A partir de là, je me suis senti trahi, je ne voulais plus travailler avec Montpellier, avec Laurent Nicollin alors que c’était mon ami. Je ne parle pas de mon passé avec le club ou les supporters. Si tu ne crois pas en moi, que tu n’es pas prêt, prends ton téléphone, comme un président, comme un ami, tu m’appelles et tu me dis que tu ne comptes pas sur moi. Je le prendrais mal, je serais dégoûté mais au moins, je pourrais prévoir autre chose. Là, rien du tout. Je suis désolé pour Montpellier car j’ai ce club dans le cœur. Ca n’a rien à voir avec les supporters. »