Sarah M’Barek : «Un match qui compte plus que les autres» après la victoire dans le derby | OneFootball

Dimanche, l’équipe féminine du Racing Club de Lens affrontait le voisin lillois pour le compte de la 12e journée de Seconde Ligue. Menées très tôt dans la partie, les Lensoises ont réagi en inscrivant deux buts lors du premier acte pour repasser devant. Une réaction positive pour Sarah M’Barek.

Lensois.com : Sarah, aujourd’hui, c’était le derby face au LOSC, un gros match face à un adversaire qui avait besoin de points pour recoller au Top 5. Quel est votre ressenti ? Cela s’est bien passé. C’est vrai qu’on est content de prendre trois points, qu’on est content d’avoir fait plaisir à notre public. C’était très important pour nous. On a la chance de jouer à Avion, sur le stade Blin avec de nombreux spectateurs et des fidèles de certains kop qui se sont déplacés. C’est vrai que les filles ont fait un gros match. Je suis hyper fière d’elles, hyper contente. On réalise une grosse première mi-temps, après ça a été un peu plus compliqué mais dans la combativité, dans l’abnégation, dans la générosité, elles ont été présentes. Il y a un bon résultat aujourd’hui, je suis contente.

C’est la première fois que l’équipe remporte les deux derbys dans une saison. Quel est votre sentiment ?  C’est une première de prendre six points dans le derby, c’est un grand motif de satisfaction. Ça restera une belle saison quoiqu’il arrive. C’est vrai que c’est important pour le club, c’est important d’assumer et d’assurer cette suprématie régionale. Ca va au-delà du sportif. Il y a tout un aspect social, un aspect populaire et ça compte beaucoup pour nous et pour le club.

Vous êtes rapidement menées au score, mais vous avez preuve de caractère pour revenir. Que pouvez-vous nous en dire ? La différence par rapport aux saisons précédentes, c’est ce caractère là, cette capacité à ne pas lâcher après avoir encaissé un but. Alors que les années précédentes, lorsqu’on encaissait un but, souvent c’était compliqué derrière même si on avait déjà réussi quelques remontées. C’était rare. On est plus mature, plus solide dans les têtes. On a plus de caractères et puis on est capable de faire douter l’adversaire parce qu’on se rend compte que tous les adversaires s’adaptent à nous. Ca aussi, c’est fort. C’est un motif de satisfaction. On revient au score, on repasse devant avant la mi-temps. Derrière, on gère, plus ou moins bien, mais on gère. On a des occasions pour tuer le match. Elles, elles en ont une, de mémoire, une très très franche qui aurait pu nous faire mal. Maintenant, on est debout, on a gagné et c’est super parce que c’est important pour la confiance. On avait Romane (Ndlr. Romane Lejeune) suspendue, Emma (Ndlr. Emma Smaali) suspendue longue durée.

«Elles avaient le droit d’avoir peur »

Justement malgré ces absences importantes, votre équipe a été solide et, notamment, la défense… C’est encourageant, c’est bien. On le dit depuis le début de l’année qu’on aura besoin de tout le monde, que le groupe est important. Et là elles le prouvent. Ça, c’est aussi très très fort.

Est-ce que quelque chose a changé dans l’approche de cette rencontre ? Comment l’avez-vous abordé ? Dès le départ, je leur ai mis un cadre. C’est un derby, un match à part, un match particulier, un match qui compte plus que les autres. Sans se mettre de pression, on en a parlé en début de semaine après on s’est entraîné. On a préparé le plan de jeu par rapport à l’adversaire. Aujourd’hui, en causerie, des fois, je pousse un peu les choses. Là, j’ai juste fait un clin d’œil à la fin de la journée si les choses se passaient correctement sans savoir que les résultats allaient vraiment nous être favorables. C’était une intuition. Ça s’est bien passé, tant mieux. Au-delà du résultat, ce qui ressort c’est la force du groupe et de caractère.

Et comment avez-vous abordé la causerie d’avant-match ? Je leur ai donné une citation qui disait qu’elles avaient le droit d’avoir peur et que c’était normal d’avoir peur parce que quand on a des rêves qui sont très élevés, on a peur d’y accéder. Enfin, la citation, ce n’était pas ça, mais ça voulait dire ça. Pour pas se mettre trop de pression, moi aussi, je leur ai dit que j’avais peur. On a toujours peur de l’inconnu, mais cette peur là doit nous servir. Il faut la transformer de manière positive. L’entame de match nous montre qu’elles avaient un peu les chocottes, qu’elles ont du mal à se libérer et derrière, elles ont réagi. C’est ce qui compte.

Malgré les absences du jour, n’aviez-vous pas peur à l’approche de ce match ? Pas peur parce que j’ai confiance même aux autres. On est capable de faire passer des messages, je sais qu’on les prépare bien. Il n’y a pas d’inconnu. Je sais qu’elles sont capables. Maintenant, la vérité reste le match et il y a toujours des choses qui peuvent se passer auxquelles on n’est pas préparé. On a tout mis en œuvre pour bien les préparer et ça c’est bien passé.