"2, 3, 4, buts !" : la série phénoménale de Djibrill Hattab en National 3 | OneFootball

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·9 maggio 2025

"2, 3, 4, buts !" : la série phénoménale de Djibrill Hattab en National 3

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C’est un enchaînement peu commun réalisé par Djibrill Hattab en National 3. Attaquant de l’AS Chatou dans le groupe D, l’ancien pensionnaire du centre de formation de l’AJ Auxerre est actuellement sur une série impressionnante de neuf buts en trois matchs. Après un doublé, l’Auxerrois d’origine s’est offert un triplé, puis … un quadruplé. En attendant de découvrir si l’avant-centre de 23 ans parviendra à claquer un quintuplé lors de sa prochaine sortie sur un terrain de football, retour sur son parcours semé d’embûches jusqu’à son impressionnante efficacité actuelle.

2, 3, 4 … Ça pourrait ressembler au rythme d’un pas de danse, à une suite mathématique logique ou au lancement d’un batteur. Mais rien de tout ça concernant Djibrill Hattab, qui a décidé de donner une autre orientation à cette séquence. Deux, c’est le nombre de buts que l’attaquant de l’AS Chatou a inscrit lors de la 22e journée du groupe D de National 3 contre la réserve de Bastia le 13 avril dernier (2-1). Trois, c’est le nombre de pions claqués par le buteur de 23 ans la semaine suivante contre Grand-Quevilly (4-0). Et quatre, vous voyez venir … Après le doublé et le triplé, place au quadruplé sur le terrain de Dives-Cabourg le 26 avril dernier (4-1).


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La boucle infernale

Trois matchs, neuf buts. En pleine forme, l’avant-centre originaire d’Auxerre a de quoi savourer sa dynamique actuelle. D’autant plus que son parcours l’ayant mené l’hiver dernier dans le club des Yvelines s’avère être semé d’embûches. Tout commence du côté de la formation, au sein de l’AJA. Si « j’ai toujours fini meilleur buteur de mes catégories » dans les catégories U17 et U19 Nationaux, en revanche, la suite est un peu plus compliquée au moment de percer avec la réserve en National 2. « Je pense qu’il me manquait beaucoup de choses, estime Djbrill. J’étais un petit foufou on va dire (sourire). J’étais travailleur, mais je travaillais mal, pas dans la bonne direction. Avec la maturité acquise aujourd’hui, je pense que ça se serait beaucoup mieux passé. » Mais la maturité n’est pas encore atteinte à l’époque, et le jeune Auxerrois doit quitter l’Yonne à l’été 2022. Le début de la galère.

« J’ai eu du mal à retrouver un club, j’ai fait des tests en N2, en N3, à l’étranger, … », raconte-t-il. Les semaines passent, mais rien n’y fait et une boucle infernale s’installe. « Pendant 2-3 semaines je m’entraînais seul, ensuite j’allais passer un test dans un club. Le club en question n’était pas forcément convaincu. Donc je me remets en question, j’arrête de travailler seul pendant une ou deux semaines. Je me remets à bosser, je repars en test, c’est la même chose … En six mois, j’ai fait une dizaine de tests dans des clubs différents. Sportivement, c’est l’une des épreuves les plus dures de ma vie », affirme-t-il. Résilient, Djibrill Hattab trouve enfin chaussure à son pied l’hiver suivant, du côté de l’AFC Compiègne. Six mois dans le nord, avant de rallier Cosne la saison suivante en National 3. Une « année tremplin ».

« Si j’avais été seul, je pense sincèrement que j’aurais arrêté le foot »

Été 2024, l’Icaunais se lance dans un nouveau défi : le Besançon Foot, toujours en N3. Mais « repéré » par le club doubiste, il s’apprête à passer de nouveaux mois « très très très compliqués » : « Je suis arrivé dans de mauvaises conditions. Le club avait promis de me trouver du travail, un appartement, … Je suis arrivé là-bas, il n’y avait rien de tout ça, j’ai dû me débrouiller tout seul. J’ai vraiment galéré. » Pas dans les plans du coach, Djibrill ne dispute alors que 24 minutes en six mois. Pour garder le cap et se relever, le jeune joueur s’appuie sur ses proches et notamment son frère, débarqué au … Racing Besançon le même été. « C’est grâce à mon entourage que j’ai réussi à surmonter cette épreuve. Si j’avais été seul, je pense sincèrement que j’aurais arrêté le foot. C’était l’accumulation de tout mon parcours », concède-t-il.

De cette période bisontine, Djbrill Hattab préfère toutefois la retenir comme une « expérience très positive » dans son parcours de vie. D’où la fameuse maturité évoquée plus haut : « À Besançon, j’ai énormément appris. Après ça, j’ai signé à Chatou en janvier dernier. » Cap sur le groupe D et les Yvelines, où l’aventure démarre fort : « J’ai mis mon premier but dès le premier match, mon deuxième lors du second. » Puis nouveau coup d’arrêt. « J’ai ensuite eu un gros trou d’un mois sans marquer. Non seulement je n’arrivais pas à marquer, mais en plus je n’arrivais pas à frapper au but. J’ai travaillé énormément, mais ce sont des périodes que tous les attaquants traversent dans leur carrière. Je n’ai pas lâché », se félicite Djibrill. Et à raison !

L’adage de Cristiano Ronaldo confirmé

N'est-ce pas Cristiano Ronaldo lui-même – soit l’homme aux 5 Ballons d’Or et plus de 900 buts en carrière – qui disait : « Les buts, c'est comme le ketchup : quand ils arrivent, ils viennent tous en même temps » ? À travers sa série exceptionnelle d’avril, l’attaquant catovien confirme l’adage de la légende portugaise. Une revanche ? « Je ne pense pas que ce soit le mot. Ça fait du bien au mental. Ce n’est pas tout le monde qui sort vainqueur d’épreuves », tempère le buteur, qui préfère insister sur l’importance de son cercle proche. « Tout ça, c’est l’entourage qui me remet droit toutes les semaines », persiste-t-il.

Le Franco-Algérien, qui assimile modestement son profil de jeu à celui de Sergio Agüero (ex-Manchester City ou Atlético de Madrid) ou de Mohammed Amoura (Wolfsburg), n’a pour autant pas fait les choses à moitié. Sur ses neuf buts inscrits en trois matchs, aucun ne se ressemble ou presque : « C’est du ciseau, des têtes, des frappes du pied droit, des reprises du pied gauche, … c’est un peu de tout », s’amuse la gâchette de l’AS Chatou, auteur au total 11 buts en 13 matchs depuis son arrivée. Sa palette est toutefois insuffisante pour permettre au club yvelinois de se sauver d’une relégation en Régional 1 … À moins que ?

« On espère un éventuel repêchage, glisse-t-il. Ce week-end, on a un match contre la réserve de Caen qui va être très important. Si on gagne-là, on a de très grandes chances d’être repêché. C’est ce que j’entends. On aura ensuite un dernier match contre l’AG Caen pour terminer. » Et ensuite ? « Pour mon avenir, je ne me pose pas de question. Je me concentre vraiment sur les deux dernières semaines de compétition. Après ça, on verra », répond Djibrill Hattab, qui ne se privera pas de tenter le quintuplé contre les réservistes caennais. Après tout, c’est la suite logique … « On va essayer, acquiesce-t-il en rigolant. Mais le plus important reste la victoire de l’équipe, je me concentre sur ça. Si on gagne et que je ne marque pas, ça m’ira aussi ! » C’est donc ça, la maturité.

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