Bammou – « Je jouais pour le plaisir, sans imaginer que le football pouvait devenir ma vie » | OneFootball

Son nom reste indissociable du FC Nantes. Si sa carrière a pris des chemins inattendus, c’est bien sous les couleurs des Canaris que Yacine Bammou a marqué les esprits. Retour sur un parcours hors normes dans une interview pour Eurosport.

Une arrivée inespérée

Le destin de Yacine Bammou bascule avec un simple coup de téléphone. Matthieu Bideau, recruteur au FC Nantes, repère ce joueur encore inconnu qui jongle entre les terrains amateurs d’Évry et son travail de vendeur dans une boutique du PSG. « Je ne m’y attendais pas du tout. À ce moment-là, je jouais pour le plaisir, sans imaginer que le football pouvait devenir ma vie », se souvient-il.

Acceptant un essai chez les Canaris, Bammou fait rapidement ses preuves malgré une concurrence féroce, avec des talents comme Valentin Rongier ou Léo Dubois. « Quand on m’a appelé pour l’essai, j’étais excité, mais aussi stressé. Je savais que je venais de loin, que je n’avais pas la formation classique des centres de formation », explique-t-il.

Grâce à sa combativité et à son sérieux, il intègre la réserve avant de décrocher son premier contrat professionnel.

Le 9 août 2014, son nom entre dans l’histoire du FC Nantes. Lors d’un match contre Lens, Michel Der Zakarian décide de le faire entrer en jeu à la 64e minute. À peine trente secondes plus tard, il marque son premier but en Ligue 1, offrant une victoire précieuse à son équipe. « C’était irréel. Voir la Beaujoire exploser pour moi, c’est un souvenir que je chérirai toute ma vie. Même maintenant, quand je repense à ce moment, j’ai encore des frissons », confie-t-il.

Sous l’aile de Michel Der Zakarian

L’entente entre Michel Der Zakarian et Yacine Bammou s’avère immédiate. « Il aimait mon sérieux et mon engagement », raconte l’ancien attaquant.

Le coach joue un rôle clé dans sa progression, prenant le temps de transmettre ses conseils. « Il m’a appris énormément, sur et en dehors du terrain. Il insistait sur l’importance de se battre, de ne jamais abandonner, même quand tout semble perdu », explique Bammou.

Sa persévérance et son acharnement le propulsent rapidement au rang de joueur incontournable de l’attaque nantaise. « Je savais que je n’étais pas le plus talentueux, mais le coach m’a toujours dit que le travail était la clé. Ça m’a forgé », affirme-t-il.

Un parcours marqué par les joies et les épreuves

Si la carrière de Yacine Bammou à Nantes est jalonnée de moments de gloire, elle est également marquée par des drames. Parmi eux, le décès tragique d’Emiliano Sala, son ami proche et coéquipier. « Emiliano, c’était plus qu’un coéquipier. C’était un frère. Sur le terrain, il me poussait toujours à donner le meilleur », confie-t-il.

Leur complicité sur le terrain se reflétait dans leur jeu et leur quotidien. « Il était un exemple pour nous tous. Il ne lâchait rien, il était toujours là pour motiver l’équipe, même dans les moments les plus durs. »

Malgré la douleur de cette perte, Bammou puise une motivation nouvelle pour honorer la mémoire de son ami. « Chaque match que je joue, c’est aussi pour lui. Il n’a jamais quitté mes pensées. Parfois, je ressens sa présence, comme s’il me disait de continuer, de ne rien lâcher », confie-t-il.

Un amour indéfectible pour le FC Nantes

En 2018, Yacine Bammou quitte le FC Nantes, mais son attachement au club reste intact. Pour lui, les Canaris représentent bien plus qu’un simple club de football. « C’est un peu mon club de cœur. Tout l’amour que les supporters m’ont donné, je ne l’oublierai jamais », déclare-t-il avec reconnaissance.

Chaque fois qu’il repense à son passage à Nantes, l’émotion est palpable. « Nantes, c’est là où tout a commencé pour moi. Ce club, cette ville, cette ambiance… c’est unique. Chaque fois que je reviens à la Beaujoire, j’ai l’impression de rentrer à la maison », confie-t-il.