Joseph-Antoine Bell : « Les français, les blancs, pensaient qu’un africain, un noir, ne pouvait pas être gardien de but… J’étais la curiosité en tout » | OneFootball

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·14 ottobre 2024

Joseph-Antoine Bell : « Les français, les blancs, pensaient qu’un africain, un noir, ne pouvait pas être gardien de but… J’étais la curiosité en tout »

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Pour Africa24 Sport, l’ancien gardien des Girondins de Bordeaux, Joseph-Antoine Bell, s’est exprimé sur ses trois titres de meilleur gardien première division en France, en 86, 87 et 88. Il fit part notamment du racisme à l’époque, ou plutôt de l’ignorance des gens et des préjugés.

« Lorsque j’arrive en France, les français, les blancs, pensaient qu’un africain, un noir, ne pouvait pas être gardien de but. Ils avaient des préjugés. Le poste de gardien étant très technique, ils pensaient que l’africain ne pouvait pas, car aussi c’était un poste de haute responsabilités. Ils estimaient que l’africain ne méritait pas qu’on lui fasse confiance. C’est aussi un poste de commandement, et l’africain pour eux n’avait pas les aptitudes pour commander. Oui, clairement, c’est ce qui se disait. Le poste de gardien de but a besoin de beaucoup de concentration, et un noir ne peut pas se concentrer sur 90 minutes… C’était dit clairement. Quand je suis arrivé, c’était la curiosité, j’étais la curiosité en tout ».

Puis, il précise.


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« J’ai d’abord débarqué avec un style vestimentaire, je jouais en pantalon… Ça se remarquait tout de suite. Un gardien de but noir, ça se remarquait tout de suite, il n’y en avait nulle part. A côté de ça, mon style de jeu était révolutionnaire. Celui que vous voyez aujourd’hui, je le pratiquais avant tout le monde. Heureusement que j’étais assez têtu, mais on criait tout le temps ‘rentre dans tes buts !’. Personne ne comprenait ce que je faisais… Le fait que je joue de manière différente, que je sois avancé, que je sortais sur les centres, que je rayonnais dans la surface, au début, tout le monde a dit ‘c’est un fantaisiste’. Et puis, très rapidement, il s’est passé deux choses. Premièrement, le fantaisiste a bien confirmé sur le terrain, et à côté de ça, aux interviewes, on s’est aperçu que le fantaisiste pouvait expliquer ce qu’il faisait… C’est pour ça que je pense que Dieu existe car après ça, les gens qui avaient des préjugés, n’ont pas eu de mal à s’en débarrasser et à accepter ça. Et donc oui, le premier oscar du football français pour le poste de gardien de but a été remis à Joseph-Antoine Bell… Et c’était le vote des gens qui faisaient ce métier, qui m’ont reconnu de manière formelle. Ca aussi, c’est un merveilleux souvenir ».

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