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·19 novembre 2024

OL : pour John Textor, place au temps de l'action

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Mis face à ses responsabilités, même s'il n'a pas attendu ce moment pour préciser son plan, par les sanctions de la DNCG, John Textor doit désormais apporter du concret aux finances de l'OL.

Comme les joueurs, qui ont repris le chemin de l'entraînement lundi, John Textor doit dès à présent s'activer. Non pas qu'il ne travaille pas au quotidien, mais après les sanctions infligées vendredi par la DNCG, le gendarme financier du football français, il faut dorénavant apporter des garanties solides et concrètes. Dans tout ce méli-mélo économique, une chose est certaine, l'OL et son président devraient être fixés assez rapidement.

Après l'annonce des mesures prises à son encontre (interdiction de recrutement, encadrement de la masse salariale et relégation à titre conservatoire), l'Olympique lyonnais espère voir l'Américain mettre en œuvre son plan. Celui-ci est assez clair : ventes de joueurs (dans l'ensemble des clubs d'Eagle Football Holding), introduction à la bourse de New-York, cession de ses parts dans Crystal Palace, voire, un apport de capitaux propres.


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La DNCG veut du concret

C'est ce qu'il a présenté à la Direction nationale du contrôle de gestion vendredi, ce qui n'a visiblement pas convaincu ses interlocuteurs. "La DNCG n'est pas une agence de notation ni une banque, tout ce qu'elle veut, c'est s'assurer de la solvabilité de l'entreprise. Donc si John Textor avait pu prouver que les flux, qui vont sûrement venir, étaient certains, il n'y aurait pas eu de sanctions", nous explique un banquier d'affaires bien au fait de l'univers du ballon rond.

Car tout le nœud du problème est là. Les membres de la commission attendent que les actes soient effectués, quand le dirigeant d'Eagle prévoit cela quelques mois plus tard. "Il se plaint que la DNCG n'ait pas continué à croire en la viabilité de son business plan, alors qu'il n'a rien fait de tout cela depuis cet été, poursuit notre interlocuteur. Pour faire l'analogie, c'est comme si lors d'un projet en classe, un élève arrivait et disait "Je vais aborder tel sujet et je vais faire comme cela", et que trois mois après, il n'a pas avancé et n'a pas vraiment travaillé."

Des actions pour la fin et le début d'année

Ces "incompréhensions" sont un vrai souci car elles placent l'OL dans une position délicate, à la fois pour le mercato, et sportivement. Du côté du Rhône, on se défend de ne pas apporter des engagements tangibles. "Ce ne sont pas que des projections, nous avons beaucoup d'actifs, a assuré Laurent Prud'homme, le directeur général, samedi. Pour l'IPO - la future entrée en bourse d'Eagle à Wall Street -, je peux comprendre que l’on parle de projection, car cela reste la Bourse. Mais pour Crystal Palace, on a quatre candidats, il y a Botafogo et ses joueurs… C’est du concret."

Visiblement, ce n'est pas la vision retenue par le gendarme financier. C'est maintenant au club de montrer patte blanche en bouclant ses projets d'ici au 30 juin 2025. En toute logique, ce devrait être le cas même bien avant, et nous devrions être fixés sur la direction qu'il prend dès février-mars. Après les promesses, place aux actes en quelque sorte.

Une mauvaise publicité pour l'OL et John Textor

Il n'en reste pas moins que cette "publicité" n'est pas bonne pour l'Olympique lyonnais. Elle entretient une chape de plomb au-dessus de Décines. "Les grandes écuries européennes ne fonctionnent pas de cette manière. Il y a certainement des montages financiers douteux, mais aussi une vraie ligne directrice, ce n'est pas fait à l'emporte-pièce [...] C'est le flou que l'on dénonce depuis son arrivée, tout est toujours très long", regrette Nicolas Puydebois, consultant de Tant qu'il y aura des Gones.

Si bien sûr, par ses positions, John Textor ne s'est pas fait que des amis chez ses confrères de Ligue 1, ne pas accepter de se plier aux desiderata de la DNCG, même si on peut débattre de sa conception de la chose, n'aidera pas. "Je pars du principe que lorsque tu commences un jeu, tu connais les règles. A partir de là, en rachetant l'OL, il savait ce qu'il devait faire, estime Enzo Reale. Il ne respecte pas ses engagements. Le club se retrouve avec des dettes importantes et on se demande s'il a l'argent quelque part, ou s'il est vraiment en grande difficulté."

Peu de risques que l'OL coule complètement

A priori, le natif de Kirksville, dans le Missouri, est serein. "Nous sommes très contents de là où nous sommes", a-t-il ajouté lors de sa conférence de presse. Il faut dire qu'à l'instant T, même si le niveau de la dette, un peu plus de 500 millions d'euros, est élevé, cela n'est pas la première chose à observer. Ce qui est important, ce sont les actifs. Or, ces derniers, principalement ceux sur le long-terme, baissent. Il faut également prendre en compte le ou les prêteurs (dont Ares), le taux et l'échelonnement du remboursement. Pour l'instant, les créanciers n'ont pas intérêt à ce que leurs dettes partent en fumée, ce qui, a priori, empêchera que l'institution mette la clé sous la porte dans les prochains mois.

Ainsi, la situation, si elle peut paraître inquiétante, dépendra avant tout de la validation ou non des actions pour récolter au moins 100 millions d’euros d'ici à l'été. "Je pense que l'Olympique lyonnais va finir la saison. Il va trouver de l'argent [...] À court terme, les mesures annoncés lors de la publication des résultats annuels suffiront, prédit notre banquier d'affaires. La chose de rassurante, ce sont les actifs, et principalement le stade, ainsi que les joueurs." Patience donc, nous serons vite fixés.

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