« On n’avait jamais vu ça » : 2600 supporters allemands attendus et encadrés par un arrêté préfectoral pour LOSC – Borussia Dortmund | OneFootball

Alors que plus de 5000 supporters lillois avaient pu se rendre à Dortmund afin d’encourager le LOSC dans leur épopée en Ligue des Champions, leurs homologues allemands se confrontent à un arrêté préfectoral. Ils ne seront « que » 2600 à Villeneuve-d’Ascq.

Le dispositif de sécurité avait été démentiel lors de la réception du Feyenoord Rotterdam en (29) janvier dernier, rencontre classée à « hauts risques » par les autorités régionales. En amont de ce match, les interpellations s’étaient multipliées, à l’image de 86 personnes se prévalant de supporters néerlandais « non-admis » sur le territoire français et de 30 personnes interpellées et placées en garde à vue. Au cours de ces contrôles, de nombreux engins pyrotechniques ou objets pouvant être utilisés comme des armes avaient été découverts. Le déplacement des partisans du Feyenoord avait, pour rappel, tout simplement été « interdit entre les points de passage frontalier routiers, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires français, d’une part, et les communes de Villeneuve-d’Ascq, de Lezennes et de Lille (Nord), d’autre part », avait précisé un arrêté ministériel.

Restriction étonnante vu d’Allemagne

« On n’avait jamais vu ça », s’exclamait-on à la sortie du Signal Iduna Park mardi dernier, suite au match nul enregistré par le LOSC et le Borussia Dortmund (1-1) en huitième de finale aller de Ligue des Champions. Travaillant au Luxembourg, et parlant donc un français impeccable, deux supporters du BvB venaient d’être informés que l’un d’entre eux ne pouvait se rendre à Lille la semaine suivante (12/03, 18h45) pour la manche retour, freiné par un arrêté préfectoral. Ces derniers cherchaient simplement des explications, ce que nous ne pouvions pas vraiment leur donner. Il faut dire que les supporters allemands ont pris l’habitude de se déplacer sans contrainte en Bundesliga.

Le 04 mars, un arrêté préfectoral limitait effectivement le déplacement à « 2600 supporters allemands, dont 350 identifiés comme ultras », qui prendront place dans le parcage de la Decathlon Arena – Stade Pierre Mauroy. Les abords du stade n’accueilleront pas plus de supporters adverses, même ceux souhaitant simplement profiter de l’ambiance festive locale : « Il est interdit à toute personne démunie d’un billet, d’une contre-marque ou tout autre titre permettant d’assister à la rencontre et ne justifiant pas d’un intérêt à s’y trouver, de circuler sur le parvis » de l’enceinte lilloise. Un périmètre a également été délimité à Villeneuve-d’Ascq et à Lezennes. Même le trajet des bus des supporters de Dortmund sera encadré. Ils devront « se stationner sur les parkings prévus à cet effet, définis par les organisateurs ». Ils seront ensuite « orientés dans le stade vers les secteurs qui leur sont réservés », précise l’arrêté, qui interdit également « possession, le transport et l’utilisation de tous pétards ou engins pyrotechniques ».

Un apprentissage nécessaire

Une semaine plus tôt, alors que le coup d’envoi du match retour opposant le LOSC au Borussia Dortmund en huitième de finale de Ligue des Champions aura lieu ce mercredi (18h45), 5 000 supporters lillois avaient pu profiter d’une ambiance et d’une ferveur populaire dans les rues de Dortmund. Un important cortège avait même pu être organisé par les sections nordistes, sans qu’aucun incident (hormis l’utilisation d’engins pyrotechniques) n’ait été constaté. Présent sur place pour soutenir les Dogues, Erwann, habitué des déplacements, nous confiait son souhait de voir les autorités françaises s’inspirer de l’organisation allemande.

« Il faut mettre en valeur le travail de la police allemande. Elle a toujours été là pour nous accompagner, mais n’a jamais été oppressante. Elle nous a permis de faire un cortège de deux kilomètres en toute sécurité, tout était bien organisé. Et puis les Allemands, il n’y a jamais eu un sentiment de crainte. On pouvait se mélanger, discuter, chanter. J’espère que l’on parviendra à apprendre cette expérience en France », espérait-il ainsi, encore sur son nuage quelques jours après le déplacement des Lillois à Dortmund le 04 mars. Cette ambiance bon enfant était d’ailleurs visible aux abords du Signal Iduna Park, lieu où supporters des deux camps chantaient parfois ensemble, prenaient photos et vidéos tout en partageant leurs consommations (boissons et nourritures locales) respectives.