Olympique-et-Lyonnais
·23 febbraio 2025
Tagliafico (OL) : "Je n'aime pas la lumière et je ne la veux pas"
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Olympique-et-Lyonnais
·23 febbraio 2025
Olympique-et-Lyonnais : deux victoires de suite, c’est la meilleure manière pour l'OL de préparer le PSG ?
Nicolas Tagliafico : Oui, bien sûr. Bien entendu, c'est mieux d'arriver avec des victoires, d'arriver avec confiance, à la maison. Mais bon, finalement, avec ou sans victoire, ce sont des matchs dans lesquels on doit tout donner, parce que ce sont des matchs contre des grosses équipes, des concurrents. Je pense que ce sont les matchs qui permettent de savoir où en est l'équipe. Et bien sûr, car nous savons de l'envergure du Paris Saint-Germain.
À l’aller (3-1), les observateurs espéraient voir l’OL tenir tête au PSG. Deux mois plus tard, c’est un contexte bien différent…
Oui, c'est la vérité. Nous avons perdu de nombreux points en route. Cette perte de points fait que le gap est très grand. Je crois que Paris n'a pas encore perdu en Ligue 1. Donc, ces petits points qui se sont ajoutés font qu'il y a un grand espace. Mais nous devons tout donner, parce que notre objectif est d'entrer dans les places pour la Ligue des champions.
Ce match aller (3-1) a donné l’impression d’avoir été une cassure dans le jeu et la dynamique de l’OL ?
La vérité est que nous savons toujours que contre un rival comme le PSG, c'est toujours difficile. Mais quand tu viens de tant de victoires et que tu as cette confiance et cet enthousiasme de pouvoir gagner ou prendre des points… C’est dur à accepter. Mais bon, normalement, quand on a ce type de match qui se présente, il faut tout donner. Après, on peut gagner, on peut perdre. Mais la sensation doit être celle que tu as tout donné. Pour moi, c'est le plus important à la fin.
Ce match retour sera-t-il différent de l'aller ?Nous allons probablement jouer d'une manière différente. Cela, ajouté au désir d'obtenir la victoire, c'est une opportunité unique. Parce que nous jouons à la maison. Aujourd'hui, nous devons seulement penser à cet objectif d'entrer dans les quatre premiers. Et ces trois points sont très importants. Nous devons donc, que ce soit le PSG, que ce soit Brest, que ce soit Montpellier, prendre le plus de points possibles pour être dans les quatre premiers. Aujourd'hui, nous avons une opportunité unique de donner la première défaite au Paris Saint-Germain.
Est-ce un objectif d'être les premiers à faire tomber le PSG ?
Non, je ne le vois pas comme un objectif. Je pense que le but est d'entrer dans les quatre premiers, mais c'est une opportunité. C'est une belle opportunité, un challenge supplémentaire.
Pour revenir à vous, comment jugez-vous votre troisième saison à l'OL ?
Je me sens très bien. Je sens que je fais les choses bien. J'ai toujours pensé à l'équipe. J'ai toujours aidé l'équipe. Évidemment, quand on travaille, on fait tout son possible pour obtenir des victoires. Parfois, on y arrive. De temps en temps, non. Ma façon d'être et de travailler est toujours focalisée sur le meilleur pour l'équipe.
Chez Olympique-et-Lyonnais, on considère que vous êtes sous-estimé et pas forcément mis en avant à votre juste valeur. Partagez-vous cet avis ?Je ne sais pas si c'est seulement pour vous ou de manière générale (sourire). Parce que je pense que je fais le travail de l'ombre, oui. J'apporte tout ce qu'il me faut pour l'équipe sans attirer l'attention. C'est-à-dire que je donne mon meilleur pour l'équipe. Après, il y aura un but. Il y aura une passe. Il y aura un tacle. Mais je veux seulement que l'équipe gagne. C'est mon objectif et mon obsession.
Vous n'aimeriez pas être plus dans la lumière ?
Non. Je ne veux pas être le plus visible, je ne veux rien de tout ça. Je veux seulement rendre. Quand un joueur donne et que chacun ajoute un peu de ça, l'équipe avance et va dans le bon chemin. Mon travail ici est de donner le meilleur pour l'équipe et de rendre au maximum.Vous êtes une personne très discrète. Comment peut-on exister dans un vestiaire comme celui de l'OL ou avec l'Argentine avec une personnalité comme Messi ?J'essaie d'aider, de servir pour l'équipe. Pas seulement sur le terrain, mais aussi à l'extérieur. J'essaie d'être le pl7us positif possible. J'essaie d'être un exemple. J'essaie d'être très professionnel, d'aider le mieux que je peux. Mais oui, on sait qu'il y a des joueurs importants autour de nous. Il faut s'habituer à travailler avec cette qualité de personnalité et à s'adapter un maximum. J'essaie d'unir les personnalités pour qu'on soit fort à l'intérieur et à l'extérieur du terrain.
S'il y a une qualité qui vous caractérise, c'est cette "grinta". Tous les Argentins l'ont ? À l'OL, il y a Lisandro Lopez ou Chelito Delgado qui avaient aussi ce caractère…
Comment je peux l'expliquer ? C'est comme si l'Argentin, toute sa vie, depuis le petit, dans le football et dans la vie, a dû lutter pour survivre. Cette passion, cette agressivité, c'est parce que l'on a l'impression qu'on doit être au maximum pour survivre.
Cette intensité vous pousse souvent à prendre des cartons. Est-ce votre jeu qui l'exige ou les arbitres de Ligue 1 un peu trop durs ?
Un peu les deux. Je suis une personne qui essaie d'aller jusqu'au maximum, pour gagner. Parfois, il m'arrive de faire des erreurs dans mes interventions, qui font qu'elles sont vues comme agressives. D'autres fois, c'est l'accumulation de petites fautes que les arbitres sanctionnent. Mais il y a quelque chose qui n'est pas normal pour moi, c'est la règle des trois cartons. C'est très compliqué, parce que quand tu arrives au deuxième carton, tu sais que tu peux être suspendu. Personnellement, je ne peux pas jouer en me disant : "attention, tu en es déjà à deux cartons". Je pense que cette règle en Ligue 1 n'est pas très adaptée, surtout pour les défenseurs.
Dans une récente interview, Matic disait être heureux d'avoir été un jeune joueur à une autre époque. Avez-vous ce sentiment qu'il y a une rupture avec cette nouvelle génération et tout ce qui l'entoure ?
Je pense que la nouvelle génération pense beaucoup à ça (Ndlr : les réseaux sociaux). Ce n'est pas si mal qu'ils existent. Je pense que c'est bien de montrer à l'extérieur comment on vit, comment on se sent, mais passer un certain cap, c'est mauvais. Parce que beaucoup de fois, on pense plus à ce que diront les réseaux sociaux qu'à ce que l'on pense réellement. Si l'on est clair avec tout ça, il n'y a pas de problème avec les médias sociaux. Mais si l'on est trop dedans, ça peut créer de mauvaises ondes dans la tête. Et se dire qu'ils parlent mal de moi, que je joue mal, donc tout ce qui est à la limite, c'est mauvais.
Depuis un mois, vous avez enfin un compatriote avec Thiago Almada. Quel est votre rôle avec lui?
L'aider dans tout ce que je peux, parce que c'est un jeune garçon. C'est sa première saison en Europe, et ce n'est pas facile d'être loin de la famille, dans un endroit nouveau, une nouvelle culture. Ça m'a beaucoup coûté. Donc je vais essayer de faire tout ce qui est possible pour qu'il s'adapte le plus vite possible au club, à la ville et à la culture française.
Vous l'aidez, mais pour vous, ça doit être agréable d'avoir quelqu'un avec qui partager certaines traditions…
C'est une aide mutuelle, parce que peut-être que les premières années, je me sentais très seul ici. Il n'y avait personne qui parlait espagnol, et d'avoir un compatriote que l'on peut comprendre, c'est très agréable. On peut se décharger, car parfois, quand on est seul, pour parler et se libérer, ce n'est pas simple. D'avoir un compagnon à côté, comme lui, c'est mieux afin de pouvoir s'adapter à des situations : quand on gagne, quand on perd, quand on a des doutes.
Ou tout simplement boire un maté...
(Rires) On peut boire du maté (ndlr : boisson traditionnelle sud-américaine) aussi. C'est assez drôle, car depuis quelque temps, j'étais plutôt passé du côté du café, mais depuis que Thiago est arrivé, je reviens au maté.
Quand il est arrivé, il a mis en avant tout le bien que vous lui aviez dit de l'OL, mais aussi de la ville.
Oui, j'ai parlé un peu de la grandeur du club, de son histoire, un peu de la ville. Mais surtout, pour qu'il comprenne que ce club, son objectif, c'est de se battre pour des titres, pour bien figurer. Même si je suis arrivé dans une mauvaise passe, il a toujours eu cette mentalité. J'ai connu l'OL de Juninho, et j'espère que Lyon réussira de nouveau à avoir cette compétitivité en Europe League et en Champions League.
Pourtant, dans les derniers jours, on a pu lire que votre femme ne se sent pas bien à Lyon et que vous pourriez partir à cause de ça...
(Il coupe) Non, c'est tout faux. C'est tout faux. Oui, j'ai lu aussi qu'ils disaient qu'on voulait partir parce que ma femme se sentait mal. Non, c'est le contraire. Ce qui s'est passé en 2023, c'est qu'il y a eu de mauvaises situations, comme les tentatives de cambriolage, mais ça ne veut pas dire que nous sommes mal.Ça peut se passer ici, en Suisse, ou n'importe où. Donc, aujourd'hui, nous sommes bien, nous sommes à l'aise, nous sommes dans un nouveau logement. Je pense que ce changement dans la ville nous a fait du bien aussi. Aujourd'hui, si je dois partir de l'OL, c'est parce que mon contrat s'est terminé et non à cause d'une autre situation.
Pour finir, quand on a gagné la Coupe du monde, reste-t-il encore des rêves de footballeur ?
Oui, toujours. Je pense que l'année 2023, après avoir gagné le Mondial, a été une année difficile, car on analyse ce qui vient, ce qui suit. J'ai beaucoup réfléchi, mais ça m'a rendu plus fort et ça m'a fait comprendre que ça s'est déjà passé. Aujourd'hui, je dois être le même joueur, la même personne, avec le même travail dur, avec la Coupe du Monde, mais sans penser à la Coupe du monde. Qu'est-ce qui m'a amené à devenir champion du monde ? C'est ce travail dur.
Après, quand je terminerai ma carrière et que j'aurai des enfants et que je ne jouerai plus au football, je leur dirai ce que j'ai réussi. Mais aujourd'hui, il faut toujours chercher des objectifs. Il faut toujours chercher quelque chose.Je suis quelqu'un qui, au lieu de se dire "j'ai gagné", se dit "je veux gagner". Mais je comprends quand on gagne et quand on perd. Avant, peut-être pas.Avant, j'étais en colère quand je perdais. Mais, maintenant, j'ai cette tranquillité de savoir qu'on peut perdre. C'est comme ça que ça se passe dans la vie et dans le football. Donc, j'ai toujours comme objectif de gagner dans tout, qu'il s'agisse d'un match de ping-pong ou d'un match de football. Mais je sais qu'on peut perdre.
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