Le Journal du Real
·30 de outubro de 2024
Le Journal du Real
·30 de outubro de 2024
Après l’incompréhension, la déception et l’indignation suscitées par l’attribution du Ballon d’or 2024 à Rodri, il est bon ton d’élever la hauteur du débat. Nous allons démontrer pourquoi ce prix ne devait et ne pouvait pas échapper à un joueur du Real Madrid, en faisant preuve de rationalité et de cohérence. Car l’absence de cohérence est le motif principal d’absence de crédibilité à ce choix du vainqueur du Ballon d’or.
À titre liminaire, il convient de rappeler que depuis 2014, à chaque fois que le Real Madrid a remporté la Ligue des champions, un joueur du Real Madrid a été consacré au Ballon d’or. L’on assiste donc à un changement de paradigme et il trouve sa source principale dans le fait que l’Euro est redevenu un facteur prépondérant et déterminant dans l’attribution du prix.
28 ans après. En 1996, Mathias Sammer avait remporté le Ballon d’or grâce à l’Euro, étant donné que ce n’est que la saison suivante qu’il avait remporté la Ligue des champions avec le Borussia Dortmund.
Depuis lors, seul Cristiano Ronaldo a remporté le Ballon d’or la même année que l’Euro. Toutefois, cette année-là, c’est la 11ème Ligue des champions du Real Madrid qui avait été le facteur clé de son Ballon d’or.
La défaillance dans le fait d’attribuer un prix individuel à un athlète pratiquant un sport collectif réside dans le fait qu’il ne peut être attribué en faisant fi des accomplissements de son collectif.
La saison dernière, Vinicius Jr. et Bellingham ont porté le Real Madrid offensivement à tour de rôle (Photo by David Ramos/Getty Images)
Rodri était-il un moins bon joueur il y a deux saisons, lorsque Benzema avait remporté le Ballon d’or ? Non. Pourtant, à l’exception de l’Euro, il avait autant voire plus d’accomplissements collectifs que cette saison et Benzema en a eu autant que Vinicius la saison dernière et le Brésilien a été autant déterminant que le Français dans l’obtention de ceux-ci.
La saison dernière, le Ballon d’or aurait dû revenir à Rodri, De Bruyne ou Haaland si le critère de la Coupe du monde FIFA comme facteur prépondérant d’attribution n’était pas mystérieusement réapparu après qu’il ait disparu en 2010*. L’Espagnol avait remporté le triplé avec Manchester City, la Ligue des nations avec La Roja et inscrit le but victorieux en finale de Ligue des champions.
À notre sens, le fait que Vinicius Jr. n’obtienne pas le Ballon d’or est moins insoutenable que le fait qu’il ne revienne pas à joueur du Real Madrid. On peut arguer que Vinicius Jr. et Jude Bellingham n’ont été exceptionnels que durant une seule partie de la saison, la première pour l’Anglais, la deuxième pour le Brésilien. Soit.
Toutefois, cet argument ne tient pas la route en ce qui concerne Dani Carvajal, Toni Kroos et Antonio Rüdiger. Les trois hommes ont offert un niveau de performance très élevé durant toute la saison à l’exception de quelques rencontres. Toni Kroos n’a pas affiché un niveau moindre à celui de Rodri et remplissait parfaitement tous les critères requis pour obtenir le prix décerné par France Football.
Seul le fait qu’il n’ait pas remporté l’Euro peut expliquer qu’il n’ait pas obtenu le prix. Toutefois, si la compétition continentale revêt désormais une importance aussi grande qu’il y a 28 ans, le prix aurait dû revenir à Dani Carvajal. L’Espagnol a remporté tous les titres possibles, à l’exception de la Copa del Rey, a inscrit des buts décisifs en demi-finale de Supercoupe d’Espagne, en Liga et lors de la finale de la Ligue des champions, ce qui est exceptionnel pour un latéral.
L’argument du fair-play pour justifier la non-attribution d’un prix à Vinicius Jr. et Dani Carvajal est rapidement balayé par le fait que Rodri a écopé d’un carton rouge la saison dernière pour avoir poussé fortement un adversaire et s’est permis publiquement de remettre en question la souveraineté d’un état sur son propre territoire après l’Euro.
Carvajal, ici au duel avec Bellingham en finale de l’Euro, a été à l’origine du premier but espagnol lors de cette dernière (Photo by Justin Setterfield/Getty Images)
Cette absence de cohérence, de continuité mais surtout de prévisibilité au niveau des critères d’attribution ôte une grande part de crédibilité au Ballon d’or. Le fait que le trophée Yashin ait été attribué à un gardien qui a disputé la Conference League et ait encaissé 61 buts la saison dernière en Premier League ne fait que renforcer le sentiment du manque de sérieux et du caractère absurde du système de nomination mis en place par France Football.
Nous soutenons complètement la décision du Real Madrid en tant qu’institution de ne pas s’être rendu à la cérémonie à Paris. Ceux qui critiquent cette décision sont dans un déni complet quant à l’injustice qui s’est produite lundi soir et se perdent en élucubrations et théories fumeuses pour tenter de justifier l’injustifiable.
Le Real Madrid félicitera et reconnaîtra toujours la grandeur de ses adversaires et leurs accomplissements et ceci, aussi longtemps que ces derniers aient été acquis de manière impartiale, cohérente et dans le cadre d’une organisation sérieuse.
En conséquence, nous enjoignons vivement le club de Chamartín à se dissocier entièrement des trophées de France Football tant et aussi longtemps que cette dernière n’aura pas instauré une organisation et un système de vote qui soient à la hauteur des prix décernés avec des critères empreints de cohérence, notamment dans leur continuité.
*L’on peut légitimement se poser la question de la pertinence de prendre en compte les accomplissements en sélection nationale pour l’attribution d’un prix individuel. La force des équipes de clubs dans laquelle évolue un joueur est tributaire du niveau des joueurs. Dans les sélections nationales, ce facteur tend à être atténué à divers degrés puisqu’il est soumis à une contingence : la nationalité. En fonction de sa nationalité, un joueur aura donc plus ou moins de possibilités de remporter un titre avec sa sélection sans que cela repose uniquement sur son niveau mais également du pays dans lequel il est né.
Il s’agit donc d’un facteur lié au hasard sur lequel le joueur ne peut pas influer. À titre exemplatif, George Best, légende de Manchester United et vainqueur du Ballon d’or en 1968, avait milité pour l’unification des deux Irlandes afin d’augmenter les chances qu’il puisse prendre part à une compétition de sélection nationale, sans succès. Étant Nord-Irlandais, il ne disposait que d’une possibilité infime d’y parvenir
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