Bernard Joannin (Amiens SC) : « John Williams a fait un très bon mercato » | OneFootball

Alors que le mercato d’hiver fut animé à l’Amiens SC, avec pas moins de douze mouvements de joueurs, Bernard Joannin a tiré un bilan forcément positif à l’occasion d’un entretien accordé au site officiel du club. Morceaux choisis.

Des ventes encore et toujours nécessaires

N’allez surtout pas dire à Bernard Joannin que l’Amiens SC s’est délesté de trois titulaires (Fofana, Urhoghide, Gene) durant le mercato d’hiver. Pour le président du club, John Williams a rempli sa feuille de routes en réalisant « des ventes très intéressantes« , comme « celles de (Mamadou) Fofana, (Frank) Boya et (Elyess) Dao. » « On en avait besoin économiquement, tous les clubs souffrent énormément, persiste et signe l’homme d’affaires. On a fait preuve de pragmatisme et on a su faire de très belles ventes pour équilibrer les comptes. »

En effet, selon nos informations, Amiens a encore vendu pour environ 7 millions d’euros cet hiver. De quoi faire grimper le total depuis 2020 à plus de 65 millions de recettes sur le marché des transferts pour une balance positive de plus de 40 millions d’euros. Une somme qui fait pâlir certains clubs de Ligue 1, dont les revenus sont désormais à peine supérieurs pour des charges bien plus conséquentes. Tout ça en sachant que Bernard Joannin se vante depuis toujours de gérer le club en « bon père de famille« . Allez comprendre…

Un mercato « équilibré »

Au-delà du montant des ventes, l’actuel dixième de Ligue 2 en a également profité pour se délester de gros salaires, sans réinvestir la moindre indemnité de transfert. Les deux seules recrues d’expérience, à savoir Victor Lobry et Thomas Monconduit, sont arrivées libres de tout engagement. Quant à Joan Tincres, Malick Mbaye et Abdelhamid Ait Boudlal, ils demeurent des projets court-termistes, avec des salaires minimes, à la garantie sportive très limitée. Pour autant, Bernard Joannin juge la compétitive de son équipe préservée : « J’avais peur que ces ventes affaiblissent l’équipe mais je pense que John a fait un très bon mercato. »

« Le retour de Thomas Monconduit, c’est très intéressant, s’exclame-t-il. Il connaît très bien le club et il va apporter son expérience, son vécu, comme Victor Lobry. Au plus haut niveau, il y a de plus en plus de jeunes qui jouent dont Ayyoub Bouaddi, né à Senlis, qui vient de disputer dernièrement, avec Lille, la Champions Ligue. Il a 17 ans et il y en a plein d’autres comme lui. » Chacun se fera son avis à propos de cette comparaison avec un joueur à la maturité assez unique. Quant au poste de défenseur central, Bernard Joannin n’a pas jugé bon de recruter un joueur d’expérience. « J’ai préféré prendre un milieu défensif expérimenté avec Thomas (Monconduit). Après, Kylian Kaïboue peut évoluer aussi en défense centrale. »

John Williams dans son bon droit

Dave Winter/Icon Sport

Enfin, Bernard Joannin a tenu à répondre aux critiques dont il fait actuellement l’objet, même en interne, en raison d’une politique sportive toujours plus floue. « L’aspect sportif est primordial. C’est ma priorité contrairement à ce qu’on peut penser et affirmer. En revanche, pour porter un projet sportif viable à long terme, cela passe par un socle financierstable et également viable. Un club professionnel, c’est une entreprise, on n’est pas dans le monde amateur mais dans le monde professionnel. Le monde du foot professionnel est possédé et régi par le monde de la finance. »

Quant à John Williams, qui semble davantage focalisé sur sa mission de bénévolat à Bordeaux que ses fonctions de recruteur rémunéré à Amiens, Bernard Joannin n’y voit toujours pas le moindre problème. « Bordeaux doit au club encore 3M€ pour le transfert de Badji et pour être payé, la seule chance, c’est que Bordeaux remonte en Ligue 2. Dans notre organisation, John est avant tout responsable du recrutement et il réside à Bayonne. Globalement, on n’a pas à se plaindre de son recrutement depuis qu’il nous a rejoints. »

Sur ce point, l’état des lieux des mouvements réalisés depuis 2019 peut prêter à sourire. Mais nul doute qu’en tant que chef d’entreprise averti, Bernard Joannin finira par mener une étude minutieuse des agissements de son cadre supérieur. Un jour, peut-être.

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Bernard Joannin

Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport