AllezPaillade.com
·25 de janeiro de 2025
AllezPaillade.com
·25 de janeiro de 2025
Si j’osais, j’ouvrirais cet article sur une phrase culte des tontons en flingueur. Car en déclarant, le 19 décembre dernier, « j’ai sauvé le football français de la plus grave crise de son histoire« , Vincent Labrune a fait preuve au mieux d’un énorme culot, au pire d’une déconcertante stupidité.
Un nombre d’abonné famélique
Résultat, un peu plus d’un mois plus tard, le football français coule encore un peu plus avec la publication par DAZN des chiffres de ses abonnements. Selon les informations de RMC Sport, le « Netflix du sport » n’aurait réunit qu’environ 500 000 abonnés. Un chiffre que la chaîne juge très insuffisant, d’autant qu’elle considère que 90% des abonnés qui pouvaient être recrutés l’ont déjà été. Pour limiter les pertes, DAZN chercherait donc aujourd’hui à renégocier son contrat de 400 millions d’euros annuels en moyenne. Dans sa démarche, la firme britannique peut s’appuyer sur l’exemple de l’autre diffuseur de la Ligue 1, BeIn Sport (un match par journée), qui vient de gagner son bras de fer avec la Ligue.
L’exemple BeIn Sports
La chaîne qatari s’était initialement accordée avec le LFP sur un montant de 98,5 millions d’euros dont 20 millions devait correspondre à une close permettant à BeIn d’insérer des encarts publicitaire (principalement pour des marques comme Visit Qatar) au sein des clubs professionnels, ce qui n’a pas manqué de susciter la gronde de certains clubs de L1 et L2 qui avaient déjà des contrats de sponsoring avec d’autres pays (le PFC avec Bahrein par exemple) . Finalement, BeIn mécontent du montant payé pour seulement un match avait gelé les premiers versements dûs. Un accord n’a été trouvé que le 15 janvier dernier seulement, alors que BeIn avait pu diffuser près de 5 mois de compétition sans débourser le moindre centime. La nouvelle mouture ne prévoit plus que 78,5 millions pour les clubs de Ligue 1 et BeIn pourra codifuser un match (ce que refusait la Ligue). Une victoire totale pour les qataris.
Crédits IconSport
Après le 1er décembre 2025, la grande inconnue
Si contrairement à BeIn Sport, DAZN ne parvient pas à renégocier son contrat, la chaîne pourra quand même utiliser la clause de sortie prévue dans son contrat. Elle sera activable à partir du 1er décembre 2025 si le nombre des 1,5 million d’abonnés n’est pas atteint. Dans ce cas là, on assisterait à une relance totale de l’appel d’offre des droits TV de la Ligue 1 puisque un retrait de DAZN déclencherait une annulation automatique du contrat de BeIn. La Ligue pourrait alors être tenté de lancer sa propre chaîne, comme elle l’a fait récemment au Royaume-Uni. Problème : les clubs n’auraient aucune garantie de revenus la première année, ce qui pénaliserait les clubs très dépendants aux droits TV comme notre MHSC (71,2% du budget du club sont issus des droits TV).
La ministre des sports s’en mêle
Face aux difficultés vécus par DAZN, la ministre des sports, Marie Barsacq, a pris le parole dans le journal Ouest France. « Ce qui me préoccupe aujourd’hui, c’est la Ligue 1: la situation est grave. Avec un déficit d’1,2 milliard d’euros, il va falloir agir vite« , s’alarme la ministre. « Je vais rencontrer prochainement les instances dirigeantes. C’est paradoxal car il y a, d’un côté, une situation financière compliquée, et, de l’autre, un engouement dans les stades, avec plus de 27.000 personnes en moyenne par match. » En attendant de tirer les oreilles ou non à Vincent Labrune, l’ancienne dirigeante du COJO de Paris 2024 signale des « chiffres nous amenant à être inquiet » et assure qu’elle comprend bien « les enjeux » et les « conséquences » du dernier appel d’offre des droits TV. Elle conclut en résumant qu’il ne s’agit pas de « tirer sur l’ambulance » mais « d’amener au dialogue et chercher des solutions« .
Bah, bon courage … parce que des solutions permettant de sauver le football français, il n’y en a pas 74.
Pour aller plus loin, une récente vidéo de Romain Molina résume bien l’ensemble de la situation :
Ao vivo
Ao vivo