Girondins4Ever
·19 de março de 2025
Les groupes de supporters français soutiennent ceux menacés de dissolutions, les Ultramarines et la North Gate dans les signataires

Girondins4Ever
·19 de março de 2025
On le sait, depuis des années il existe des tensions dans les stades, aux abords et en dehors, entre groupes de supporters ou à l’encontre des instances, des dirigeants, des adversaires ou même de leurs propres équipes ou joueurs. Certaines manifestations sont plus ou moins houleuses que d’autres. De la simple banderole hostile aux combats en tribunes, les supporters font entendre leurs voix, notamment les groupes d’Ultras.
Les instances françaises essayent de faire la « chasse » à certains groupes pour réprimander, sanctionner voire même dissoudre. C’est notamment le cas en ce moment pour cinq groupes, dont trois très connus, les Magic Fans et les Green Angels de Saint-Etienne ou la Brigade Loire de Nantes. Contre ces possibles dissolutions, une grande majorité des groupes de supporters en France vient de s’unir pour s’opposer à ces dissolutions. Ils ont sorti un communiqué via l’Association Nationale des Supporters (ANS).
COMMUNIQUE COMMUN
Les groupes de supporters français souhaitent exprimer leur soutien indéfectible aux Magic Fans et Green Angels de Saint-Étienne ainsi qu’à la Brigade Loire de Nantes, tous trois menacés de dissolution par le ministère de l’Intérieur. Nous sommes profondément préoccupés par la prochaine mise en œuvre de ces mesures, qui non seulement mettent en péril des collectifs engagés dans le dialogue, mais qui aussi menacent l’essence même du supportérisme en France.
Bien évidemment, comme nous le faisons depuis notre création, nous condamnons avec fermeté et sans ambiguité les violences ou les comportements à caractère discriminatoire. Que les personnes concernées soient identifiées, traduites en justice et punies à la hauteur de leur comportement. La violence n’a pas sa place dans nos stades.
Il est alarmant de constater qu’après une série d’articles de presse relayant durant cinq mois les intentions du ministère, la réponse du cabinet et des préfectures concernées a été d’ignorer le dialogue. Jusqu’à sécher la réunion plénière de l’instance nationale du supportérisme, contrairement aux ministères des sports, de la justice et des transports. L’absence de communication et de concertation sur un sujet aussi grave met en lumière un manque de respect envers les groupes qui, depuis des années, s’investissent dans la construction d’un climat apaisé au sein des stades et interroge les motivations réelles de l’Etat. En visant les groupes les plus impliqués dans l’instance Nationale du Supportérisme, le gouvernement envoie un message clair : celui de l’abandon du dialogue en faveur d’une politique de répression. Pire, il révèle une volonté de dissuader les supporters à s’investir dans le dialogue et dans les responsabilités associatives. L’objectif est de déstructurer les tribunes.
Loin d’être une solution, la dissolution de ces groupes aura des conséquences désastreuses. Elle risquerait de raviver des tensions et de multiplier les incidents, en privant le terrain d’interlocuteurs légitimes et responsables. Comme l’histoire l’a montré, des mesures similaires ont souvent aggravé la situation en laissant place à des individus isolés, radicalisés, politisés, anonymes, bien plus difficiles à encadrer.
Nous avons consacré une décennie à établir un dialogue constructif avec toutes les parties prenantes – clubs, autorités et supporters. Bénévolement, sur notre temps libre, malgré un mépris assumé qui nous était initialement opposé et que nous avons su dépasser. Ce travail inestimable est désormais menacé par la démarche politicienne et personnelle que compte entreprendre le ministre de l’intérieur, dont les résultats dans la lutte contre le grand banditisme, le trafic de drogues ou les attaques au couteau tranchent manifestement avec les discours martiaux initiaux.
Si cette politique de dissolution est appliquée, elle signera la fin de nombreux efforts collectifs menés pour renforcer la sécurité et le plaisir de nos rencontres sportives.
Nous tenons également à rappeler que ces procédures touchent aux libertés fondamentales de libre association, un principe constitutif de notre République depuis 124 ans. Une attaque frontale contre des groupes de supporters n’est pas seulement une atteinte à leur existence, mais à notre capacité à dialoguer et à collaborer pour un environnement respectueux et sécurisé.
Balayer d’un revers de la main des associations historiques, reconnues localement depuis 30 à 40 ans, qui sont vecteurs de lien social et qui arrivent à fédérer des milliers de personnes, de tout âge, de tous horizons autour d’un objectif commun : soutenir une équipe de football. La France, patrie des Droits de l’Homme et de la liberté d’association, ne peut se permettre de céder à une logique autoritaire sous couvert de maintien de l’ordre.
Nous constatons, ces dernières semaines, la sidération de tous nos interlocuteurs aux échelles nationale et locales : autres associations de supporters, clubs, policiers du renseignement territorial, stadiers, joueurs, élus locaux. Tous savent que le discours du ministère de l’intérieur est en décalage total avec la réalité. La vague unanime de soutiens que nous recevons nous honore et nous engage à continuer dans la voie que nous avons choisie : celle du dialogue, celle de la responsabilité, celle de l’amour de notre club, celle de l’amour de notre territoire.
Nous prenons conscience qu’une telle mesure pourrait déclencher un mouvement national sans précédent dans nos tribunes, face à une politique qui marginalise notre voix. Ensemble, nous nous opposons à cette dérive et défendrons nos droits de supporters et d’acteurs engagés du football français.
Auprès des journalistes, le cabinet du ministre de l’intérieur se vante de préparer d’autres vagues de dissolution. Aujourd’hui, trois associations sont visées. Mais, demain, en réalité, nous le serons tous.
Nous appelons chacun à se mobiliser, à faire entendre sa voix, et à refuser une poli de dissolution inefficace et destructrice. Ensemble, préservons nos libertés et garantissons un cadre sécurisé pour tous les passionnés de football.
“NOTRE PASSION NE SE DISSOUT PAS”