Omar Daf (Amiens SC) : « La seule pression qu’on a, c’est de gagner le prochain match » | OneFootball

Alors que l’Amiens SC est à l’agonie depuis bientôt deux mois, avec une seule victoire (2 nuls, 5 défaites) en huit matches, Omar Daf garde confiance en son groupe avant la réception de Bastia, vendredi (20 heures) à l’occasion de la 19e journée de Ligue 2. Selon lui, tout n’est qu’une question de concentration et d’efficacité. Entretien.

Le facteur confiance joue beaucoup sur la performance. Avez-vous été tenté de positiver après le match contre le Paris FC, sachant que la série de défaites semble fortement impacter certains de vos cadres ?

C’est exactement ça. Il fallait valoriser la solidité affichée contre une équipe qui avait aussi besoin de réagir. Les dix premières minutes étaient difficiles, mais on a su les contenir. Par la suite, on a commencé à être plus juste techniquement et à se créer des situations. Il fallait mettre ça en avant. Maintenant, il faut aussi être réalistes. On doit être beaucoup plus efficace. C’est vraiment ce qui nous fait défaut actuellement. On a des situations, pas énormément, mais il faut réussir à les concrétiser. Il faut persister car on acquiert la confiance uniquement par le travail.

Encore une fois, vous avez encaissé un but en début de période face au Paris FC, cette fois-ci au retour des vestiaires. Comment travaillez-vous sur ce déficit de concentration qui vous coûte cher actuellement ?

Collectivement, on a fait beaucoup d’efforts. Les erreurs individuelles, ça débouche souvent du degré de concentration. On travaille sur le terrain et en dehors du terrain avec certains garçons pour qu’ils progressent et améliorent cet aspect. Sur la première mi-temps contre Paris, on a bien géré les choses défensivement. Même après le but, ça a encore été le cas. Il y a forcément des opportunités sur 90 minutes et cette équipe du Paris FC a su exploiter son opportunité très franche. Il faut simplement redoubler de concentration et de vigilance.

Sentez-vous le doute gagner un joueur comme Mohamed Jaouab, fautif sur les buts encaissés depuis quelques matches ?

Pour lui, ça passe par le travail, la répétition des situations. On connaît ses qualités, il est moins bien mais c’est un garçon réceptif, qui travaille. Il va réussir à s’améliorer. Cela reste aussi un jeune joueur, même s’il a beaucoup joué avec nous en deuxième partie de saison l’an passé.

Emilian Baldow/Icon Sport

Quel sentiment vous laisse cette équipe de Bastia, qui semble sur une pente ascendante ?

C’est une équipe qui joue avec ses armes. Sur le plan offensif, ils ont des profils qui correspondent bien à cette division, forts en un contre un, qui se projettent à chaque récupération de balle. C’est une équipe de transition, qui met beaucoup d’engagement. On a perdu à l’aller là-bas, mais on les a battus deux fois l’an dernier. Le plus important sera de retrouver de l’efficacité. La solidité était là contre le Paris FC. Quand on a eu les opportunités qu’on a su se créer là-bas, même si on n’en a pas eu beaucoup, sachant l’importance du premier but dans ce genre de rencontre, il faut réussir à retrouver l’efficacité le plus rapidement possible. Ce sera encore un bon match pour nous, il faudra être patients. On veut absolument gagner ce match, mais il ne faudra pas partir à l’abordage.

Savoir garder la tête froide, gérer ses émotions. C’est un peu ce qui vous a fait défaut dernièrement à domicile…

Exactement. Il y a eu beaucoup de précipitation par moments. Quand on se retrouve mené au score en début de match, il reste suffisamment de temps pour revenir et pouvoir gagner les rencontres. C’est une question de maturité. On apprend. On avait une bonne série à domicile et la confiance fait qu’on s’est un peu précipité. On l’a payé. Il faut être un peu plus constant sur la durée d’une rencontre.

Bastia a joué un gros match de coupe de France mardi soir contre Nice. Est-ce un avantage pour Amiens ?

Cela ne change pas grand-chose. C’était aussi notre journée forte hier. On a fait une grosse séance. Les joueurs sont aussi habitués à jouer ce genre de rencontre. Je pense qu’il n’y aura pas d’excuse à ce niveau-là. Ils ont des options pour faire tourner sur les côtés ou devant, d’autres sont sortis à l’heure de jeu. Quels que soient les joueurs qui se présenteront ici, le plus important est l’engagement, la détermination et l’efficacité qu’on mettra dans cette rencontre.

Peut-on encore être en apprentissage à ce stade de la saison ?

On progresse et on apprend jusqu’à la dernière journée du championnat. Chaque match est l’occasion de montrer et de donner des émotions. Même quand on gagne, on continue d’apprendre. C’est vrai pour tout le monde, les joueurs comme le staff.

Vous gardez un matelas de point constant sur la zone rouge mais vous avez chuté à la 13e place. Le classement peut-il ajouter un peu de pression, notamment auprès des plus jeunes joueurs ?

Non, parce que l’écart avec la zone rouge reste identique. De notre côté, il faut simplement penser à retrouver le chemin de la victoire. Si on n’aimait pas cette pression et qu’on n’acceptait pas les critiques, il faut changer de métier. Tout ça fait partie de notre quotidien. Il faut simplement tout faire pour inverser cette tendance et retrouver le chemin de la victoire. La seule pression qu’on a, c’est de gagner le prochain match.

La prudence est de mise mais l’heure n’est pas encore à l’inquiétude ?

Il faut rester vigilant, en alerte tout le temps. Il faut aussi toujours regarder devant. C’est cette énergie qui nous permettra de continuer à avancer. En même temps, il faut être lucide sur ce qui se passe derrière nous. On a un objectif qui est le maintien et on va faire en sorte de l’atteindre le plus rapidement possible.

Propos recueillis par Romain PECHON

Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport