le11
·24 de fevereiro de 2025
Si Omar Daf « a bien joué le coup » à Rodez, l’Amiens SC « devra en faire beaucoup plus contre Metz »
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le11
·24 de fevereiro de 2025
Ancien membre de la commission technique du district de la Somme et polémiste de l’émission La Tribune ici Picardie, Bruno Paris délivre son décryptage après chaque match de l’Amiens SC. Ce lundi, retour sur le match nul contre Rodez, qui permet de conserver une petite marge sur la zone rouge.
Je dirais les deux. Pas rassuré, mais on va dire que par rapport à ce qu’on pensait voir, ça a été moins compliqué. Ça l’a été, mais d’une certaine façon, mais on a su faire match nul. Sans réellement se rassurer, Amiens a su faire preuve de renouveau avec l’apport des changements. On a vu quelque chose qu’on n’avait plus trop l’habitude de voir cette saison, surtout à l’extérieur.
Oui, bien sûr. C’est vrai que cette équipe de Rodez avait mis tous les ingrédients pour essayer d’étouffer cette équipe d’Amiens. Ça a bien failli réussir. Maintenant, la maladresse qu’on connaît bien à Amiens habituellement, elle était du côté de Rodez. On ne va pas faire la fine bouche sur ce résultat. Amiens a eu le mérite de ne pas baisser pied dans les compartiments essentiels, c’est-à-dire la défense et le milieu de terrain. Maintenant, c’est à Rodez de régler ses problèmes de finition. En attendant, on ne va se plaindre de voir Amiens prendre un point.
J’ai trouvé l’apport des trois titulaires surprises (Junior Fofana, Abelhamid Ait-Boudlal et Yanis Rafii) intéressant, avec de l’impact, du dynamisme et de l’abnégation. A contrario, j’ai trouvé des cadres très en retrait, très fatigués. Je prendrais le cas d’un Antoine Leautey, qui, à dix journées de la fin, commence sans doute à trouver le temps long quand on lui propose de jouer piston gauche. Je l’ai trouvé en difficulté, comme Sébastien Corchia, qui avait déjà montré des signes de fatigue sur son dernier match. Kylian Kaïboue est passé à côté de son match et Louis Mafouta poursuit ses performances inquiétantes.
Omar Daf (Amiens SC) : « Le plus important était d’arrêter l’hémorragie »
Ce n’était pas trop difficile d’imaginer qu’Omar Daf allait procéder à des changements qui se sont révélés intéressants. Ça demande confirmation, mais par rapport aux prestations des joueurs qui sont restés sur le banc, il n’y a rien d’illogique. Je dirais même que ça a été salutaire pour l’Amiens AC. Et puis, ça permet aux joueurs qui sont en souffrance actuellement, je pense que ça aurait été bien d’en faire autant avec Louis Mafouta, de respirer un peu. Cela leur permettra peut-être de répondre davantage présent contre Metz, sachant que ce sera une autre paire de manches. Je pense qu’Omar Daf a bien joué son coup.
J’en ai parlé pendant la retransmission sur ici Picardie. Je pensais vraiment qu’ils allaient entrer en jeu. Omar Daf s’en est expliqué. Vu son travail, ça aurait été anormal que Junior Fofana sorte. Ensuite, ce n’est pas simple de changer des joueurs à ces postes-là. Omar Daf n’est pas le genre à prendre des décisions par hasard, sans les expliquer. Je pense qu’il a jugé aussi, après la semaine d’entraînement, que Rayan Lutin et Nordine Kandil ne sont pas dans les meilleures dispositions. Un peu de repos ne peut pas leur faire de mal.
Amiens avait besoin de ne pas perdre à Rodez. Maintenant, on a vu que ça ne permettait pas de remonter au classement. Amiens a même été renvoyé à ses chères études avec les résultats de samedi. Rien n’est acquis. Et bien sûr qu’il faudra en faire plus contre Metz, à tous les niveaux, pour espérer un résultat. Metz se retrouve dans l’obligation de venir gagner à la Licorne. Ce n’est peut-être pas plus mal pour Amiens, qui aime contrecarrer les plans des cadors à domicile. Espérons que le public répondra présent pour ce match qui s’annonce intéressant.
Hugo Pfeiffer/Icon Sport
On va le mettre au crédit du président. Je suis assez taquin, pour ne pas dire plus, sur sa façon de gérer tout au moins la partie sportive. Mais si le Président s’aperçoit à 10 journées de la fin qu’un club de football, c’est un équilibre entre la partie financière et la partie terrain, c’est tant mieux. Même si Abdelhamid Ait-Boudlal a fait de bonnes choses à Rodez, on ne peut simplement pas exiger de lui la même chose que des défenseurs chevronnés. Et pourtant, les dirigeants, à commencer par le vice-président, considéraient que c’était aux joueurs de prendre leurs responsabilités, se réfugiant derrière le fait que ce sont des joueurs professionnels.
Amiens reste un club en perpétuel chantier, qui démolit et fait désormais semblant de reconstruire.
Il faut prendre en compte la valeur et la carrière des joueurs. Visiblement, le président s’en rend compte. C’est malheureusement trop tard pour cette année. Cela portera peut-être ses fruits la saison prochaine. On peut toujours l’espérer. Maintenant, Amiens reste un club en perpétuel chantier, qui démolit et fait désormais semblant de reconstruire.
Propos recueillis par Romain PECHON
Retrouvez Bruno Paris et l’ensemble des polémistes de La Tribune sur ici Picardie ce lundi dès 18 heures.
Crédits photo : Johnny Fidelin/Icon Sport