Martigues – Amiens SC : la déroute de trop ? | OneFootball

Pour la septième fois de la saison, l’Amiens SC s’est incliné en encaissant la bagatelle de trois buts. Si ce genre de revers pouvait encore s’expliquer contre Guingamp, Annecy, Metz ou Laval, des équipes luttant pour le top 5, l’humiliation subie sur la pelouse de Martigues, la lanterne rouge du championnat, doit amener les dirigeants du club à se poser les bonnes questions. Découvrez nos flops après ce dixième revers de la saison, à l’occasion de la 20e journée de Ligue 2.

Vita, l’incarnation d’une défense dépassée

Dans une période compliquée depuis plusieurs semaines, Rémy Vita a littéralement touché le fond à Martigues. Fautif sur le premier but martégal, le latéral gauche s’est jeté inutilement devant le passeur décisif Oualid Orinel, lui permettant de servir parfaitement son coéquipier qui ouvrit le score. Sur le troisième but, il se fait bien trop facilement éliminé après Yanis Hadjem, à qui il laisse tout le loisir de déborder sur le côté droit pour servir sur un plateau son coéquipier Karim Tlili, qui s’est même permis de s’amuser avec Régis Gurtner avant de conclure.

Hormis deux bons retours (31′, 39′), l’ancien joueur de Troyes est apparu en difficulté sur chacune de ses interventions. Censé être un cadre, il n’a fait que compliquer un peu plus la tâche d’un Siaka Bakayoko qui dégageait déjà des signes de faiblesse. A ses côtés, Osaze Urhoghide a frôlé l’expulsion. Dans le couloir droit, Sébastien Corchia n’a guère surnagé, étant lui aussi directement impliqué sur le deuxième but de Martigues.

Amiens a encore pris l’eau

Anthony Bibard/FEP/Icon Sport

Annecy, Metz, Dunkerque, Guingamp, Laval, Troyes et désormais Martigues. Pour la septième fois de la saison, l’Amiens SC a terminé un match avec trois buts encaissés. Depuis le départ toujours non-compensé de Mamadou Fofana, Régis Gurtner et Alexis Sauvage ont même été chercher le ballon au fond de leurs filets à douze reprises en sept rencontres. La faute à une naïveté défensive de plus en plus criante et une fébrilité d’ensemble qui ne cesse de se confirmer semaine après semaine. Preuve en est cette relance inexplicable de Nordine Kandil qui offre l’ouverture du score aux Martégaux.

Et comme le milieu de terrain a sombré, à l’image d’un Frank Boya qui enchaîne les prestations indignes d’un joueur professionnel depuis plusieurs semaines, c’est tout l’édifice amiénois qui s’est une nouvelle fois écroulé dans la cité provençale. Avec déjà 28 buts encaissés en 20 matches, Amiens est désormais la quatorzième défense du championnat. De très peu devant un Caen en pleine déliquescence (29), le Red Star (32), Rodez (34) et Martigues (37). Soit autant d’équipes qui luttent pour le maintien. Avec 8 points pris sur les 10 derniers matches, l’ASC semble de plus en plus concerné par celle-ci.

La conséquence des actes de Bernard Joannin

Daniel Derajinski/Icon Sport

La défaite à Martigues est un naufrage qui en dit long sur l’état actuel de l’Amiens SC. Alors que certains joueurs commencent à se poser des questions sur leur avenir au club, lassés par l’évolution d’un projet de plus en plus fou, la direction continue son opération de liquidation d’un effectif déjà limité, tant quantitativement que qualitativement. Si Victor Lobry, qui a fait ses premiers pas à Martigues, vient d’arriver, Owen Gene s’apprête à partir pour la MLS, quelques semaines après le départ de Mamadou Fofana. Dans ce contexte, les mauvais résultats s’accumulent pour le club picard depuis début novembre (2 victoires, 2 nuls, 6 défaites, 6 buts marqués, 17 encaissés).

Bien loin des exploits du début de saison, la réalité a fini par rattraper un club qui n’est tout simplement pas suffisamment armé pour tenir le choc sur la durée. Et alors que les signaux d’alerte sont visibles de tous, Bernard Joannin continue de faire la sourde oreille, simplement animé par sa quête de réduction des dépenses. Avec une possible descente en National, qui est tout sauf illusoire avec simplement cinq points d’avance sur le seizième, l’homme d’affaires arrivera peut-être bien à ses fins. Sans un rapide sursaut et surtout une prise de conscience collective, le chemin semble tout tracé.

Romain PECHON avec Benjamin HERMEL

Crédits photo : Anthony Bibard/FEP/Icon Sport