Le Petit Lillois
·25 ottobre 2024
Le Petit Lillois
·25 ottobre 2024
Dans cette rubrique, Le Petit Lillois donne la parole aux supporters du LOSC à l’issue de chacune de ses rencontres. Cette fois-ci, trois d’entre eux ont été interrogés suite à l’exploit réalisé par les Dogues à Madrid.
L’Atlético de Madrid n’avait plus perdu depuis bien, bien longtemps, dans son antre en Ligue des Champions et pourtant, ses hommes sont tombés au cours de la semaine écoulée. Le LOSC s’est étonnamment bien déplacé en s’imposant dans l’enceinte de l’Estadio Metropolitano, douchant un public qui avait vu ses troupes être balayées par le Benfica Lisbonne lors de la dernière journée. Cette image, celle des Colchoneros quittant les tribunes avant même le coup de sifflet final, contraste forcément avec la joie palpable qui rayonnait du parcage visiteurs.
Cette rencontre a été commentée par Dimitri, François et Ryan, trois supporters interrogés à froid, plus d’un jour après le coup de sifflet final. Leurs propos sont l’occasion de revenir une dernière fois sur la partie récemment disputée, mais d’un angle de vue distinct de ce que l’on peut voir traditionnellement dans la presse.
C’est une victoire unique, ou presque, le LOSC a fait chuter l’Atlético de Madrid en terres hostiles. Pourtant, tout n’a pas été parfait : « Il faut être honnête, ce n’était pas le meilleur match du LOSC. Ce qui est marrant, c’est qu’on se prenait un but et qu’on n’était pas fameux, mais que je trouvais qu’il y avait la place. L’Atlético n’a pas été au niveau et a raté beaucoup d’occasions, même s’il faut évidemment être fort pour les battre. On a su être efficace et saisir les opportunités offertes », analysait Dimitri, dont les propos concordent avec ceux de Ryan : « C’était une performance correcte. Je trouve que la première mi-temps aurait pu être meilleure. Il y avait de la place pour faire mal mais tu peux t’estimer heureux de revenir avec seulement un but de retard vu les ratés assez nets chez les Madrilènes. Mais en deuxième mi-temps, c’était beaucoup plus équilibré dans les intentions et ça nous a souri », sourit-il lui aussi.
Loin de la simple analyse, François laisse parler ses sentiments. Il est pourtant le plus expérimenté des trois interrogés : « C’était extraordinaire. Les résultats du LOSC en Ligue des Champions sont inespérés cette année. Deux victoires contre les “Madrids”, je ne connais pas un supporter, même parmi les plus optimistes, qui aurait osé parier sur ce double résultat », lance-t-il, encore sous le charme de la capitale espagnole.
Ryan poursuit son analyse et se lance cette fois-ci sur les choix opérés par Bruno Genesio, lui qui avait décidé de laisser Angel Gomes, Jonathan David, Edon Zhegrova et Bafodé Diakité sur le banc : « Même si on a clairement vu la différence entre certains titulaires qui sont entrés plus tard et leurs remplaçants, c’est un coup de poker parfait qu’il a réussi, débute ce suiveur assidu des performances des Dogues. Il réimplique tout son groupe avec les supposés remplaçants qui font le sale boulot et tiennent, puis les titulaires qui viennent mettre le coup de collier pour gagner. »
François valide complètement : « Dans un premier temps, on pense que Genesio a choisi le derby plutôt que ce match à Madrid. Puis après, on se dit qu’il fait tourner en mettant un dispositif plus défensif. L’objectif était de faire souffler ses cadres et de jouer ses cartes offensives en fin de match pour tenter d’accrocher quelque chose, poursuit-il. Force est de constater que ce plan a parfaitement fonctionné, même s’il faut avouer que, pour une fois, les évènements ont tourné en notre faveur. Un coup de génie pour le coach lillois qu’on pourrait désormais appeler Pep ‘Geniesio' », s’amuse-t-il. Cette dernière tirade rentre en contradiction avec l’analyse de Dimitri, qui ne partage pas forcément les éloges faits au technicien lillois : « Je ne pense pas que ça soit grâce aux choix de Genesio que l’on ait gagné, mais grâce à un concours de circonstances. Mais quand tu gagnes, tu as raison », juge-t-il, nuançant un climat ambiant extrêmement positif.
Justement, à ses yeux, le LOSC a cassé une nouvelle barrière avec cette victoire : « Cela ne nous arrivait jamais auparavant de gagner des matchs ainsi en Europe, par des circonstances. Je n’en ai pas le souvenir en Ligue des Champions. C’est irrationnel, mais je trouve que ça montre quelque chose, qu’un cap a été franchi. On sait maintenant que l’on peut battre les plus grands et que l’on peut aussi gagner de cette façon. »
Et oui ! Après avoir affronté le Sporting CP, le Real Madrid et l’Atlético de Madrid, le LOSC possède six points et fait partie des formations provisoirement qualifiées pour les barrages, ou seizièmes de finale, de la Ligue des Champions. Ce total, nos trois supporters ne pensaient certainement pas l’atteindre aussi tôt dans la compétition : « Pas du tout, mais alors pas du tout. Depuis le début, je dis que l’on va gagner contre la Juventus à domicile. Je ne sais pas pourquoi, mais je le sens bien. Mais je sentais pas trop ces matchs contre Madrid, et surtout à l’Atlético. Mais on ne peut pas rêver plus grand pour autant, juge Dimitri. Une qualification pour la suite sera très bien. Je pense que l’on est capable de faire ça, de prendre encore quatre points. »
« L’objectif en début de campagne était de prendre 9 ou 10 points pour espérer arriver jusqu’aux barrages, rappelle François. Avec ces deux résultats inespérés, le LOSC possède une marge de manœuvre qui lui permettra de gérer au mieux le calendrier difficile des trois prochains mois », souligne-t-il. François évoque un nombre de points qui permettrait d’attendre un certain palier. Celui-ci, Ryan l’avait bien en tête : « Je m’étais fait un petit tableau de bord pour viser le top 24, avoue-t-il. J’avais visé 2 ou 3 points dans mon scénario le plus optimiste des plus optimistes sur ces trois premières journées. Donc non, ce n’était pas prévu, en rigole-t-il. C’est bien la preuve que cette équipe, ce groupe, a une force qui reste encore enfouie et qui pourra se développer dans les prochains mois. Maintenant qu’on a dit cela, il faut rester mesuré sur les objectifs : les deux victoires l’ont été dans des circonstances de jeu assez favorables, il ne faut pas se croire arrivés et aller étapes par étapes, c’est-à-dire se qualifier pour le top 24 d’abord », finit-il par insister.
François acquiesce et semble avoir le mot de la fin : « Le LOSC en profite pour se mettre en lumière sur le plan international et de donner du plaisir à tous ses supporters. C’est bien l’essentiel », mais c’était sans compter sur Dimitri, dont les rêves enfouis se basent sur des épopées passées. « On dit souvent que les équipes qui arrivent à se qualifier en Ligue des Champions en sortant des tours préliminaires vont ensuite loin. L’Ajax avait fait ça après un parcours du combattant, comme Monaco en 2017. Je ne sais pas s’il y a un lien, mais je pense que cette équipe est capable de grande chose. »
Ainsi, c’est entre grandes ambitions, rêves et plaisir que les Dogues se tournent désormais vers le Derby du Nord. Il faut alors se remettre la tête à l’endroit et sortir de nouveau les crocs.