Et le meilleur joueur monégasque de tous les temps est… | OneFootball

L’AS Monaco a célébré son centenaire il y a quelques semaines. Les anniversaires sont toujours propices aux souvenirs et aux réflexions sur le temps qui passe. Pour les supporters du club, reviennent en mémoire les titres, mais aussi des matchs particuliers, des saisons enchantées et des joueurs. Les milieux offensifs et les attaquants ont souvent la préférence des supporters, mais les gardiens aériens et les défenseurs intraitables ont aussi leurs admirateurs. Et si nous devions n’en garder qu’un, qui serait Le Joueur Monégasque des cent premières années du club ?

Il est toujours difficile de comparer les sportifs ayant joué à des époques différentes. Le contexte sportif change, la concurrence s’intensifie et le regard des supporters évolue. Les idoles de jeunesse restent souvent indépassables. L’AS Monaco a publié son livre du centenaire et propose un « Hall of Fame » des joueurs. Il présente les premiers joueurs professionnels à avoir porté le maillot monégasque dans les années 1950. Les noms de ces précurseurs ne parleront qu’aux plus anciens d’entre nous, mais ils méritent que nous ne les oublions pas : Raoul Conti (1951-56), Lazare Gianessi (1953-1955), Mustapha Zitouni (1954-58)… ne se doutaient vraisemblablement pas qu’ils étaient les pionniers d’une grande histoire ! Les premiers noms connus apparaissent dès la fin des années 1950 : Michel Hidalgo (1957-1966), Henri Biancheri (1957-1964) et Lucien Cossou (1959-1965), champions de France en 1961 et 1963, sont honorés. Il est aussi intéressant de découvrir d’autres joueurs tels le meneur de jeu Théo, le gardien de but Jean-Claude Hernandez (1960-1968), Yvon Douis (74 buts entre 1961 et 1967). Jean Petit (428 matchs entre 1969 et 1982 !), Delio Onnis (223 buts de 1975 à 1980) et Jean-Louis Ettori (755 matchs entre 1975 à 1994) ont logiquement droit à des doubles pages.

Plus nous tournons les pages, plus les visages connus se multiplient : Umberto Barberis (l’homme du titre de 1982), Bruno « Lucky Luke » Bellone , Manuel Amoros, précurseur du latéral moderne, George Weah, le seul Ballon d’Or devenu président de la République… se rappellent à nos souvenirs. Y figurent également Victor Ikpeba, Enzo Scifo, Fabien Barthez. Marcello Gallardo n’a droit qu’à une page : personnellement, je lui en aurais consacré quatre. Son toucher de balle, ses dribbles, ses petits-ponts rendaient fous ses adversaires. El Muneco, artiste génial, a régné sur le fameux Championnat de France de l’an 2000.

L’équipe de 2004 est bien sûr représentée : Flavio Roma, Gaël Givet, Fernando Morientes (une seule saison a suffi pour en faire une légende !), Ludovic Giuly… y sont reconnus à leur juste valeur. Lucas Bernardi a également droit à sa page, mais son indissociable compère Andreas Zikos a été oublié.

L’équipe de 2017 est largement honorée et de nombreux joueurs sont célébrés. Le titre de Champion de France avec la plus belle équipe française de ses dix dernières années justifie amplement cette reconnaissance. Manquent néanmoins à l’appel Kamil Glik, Andrea Raggi, Nabil Dirar, Thomas Lemar, Benjamin Mendy… Peut-être moins talentueux, ils étaient néanmoins les rouages essentiels de cette mécanique incroyable. Ils méritent que les supporteurs en gardent un souvenir éternel.

Deux joueurs actuels ont droit à leur page dédiée. Alexander Golovin, le premier Russe à porter le maillot Rouge et Blanc, a récemment prolongé son contrat jusqu’en 2029. Porter plus de dix le maillot Rouge et Blanc en fera clairement un joueur historique du club. Mais sa présence paraît prématurée. Compte tenu de son talent, nous en attendons plus, en Ligue des Champions notamment. Wissam Ben Yedder est le dernier grand joueur recensé. Si l’homme s’est, semble-t-il, fourvoyé, le joueur a toujours été irréprochable sous nos couleurs. Deuxième meilleur buteur de l’histoire du club, sa présence n’est pas usurpée.

Quel est le meilleur joueur monégasque de tous les temps ? Il est temps de mettre fin à cet insoutenable suspens. La dernière page tournée, j’ai bien une préférence. Mais tellement de noms me viennent en tête que je n’ai pas le cœur à les classer. La question a été posée à deux figures historiques du club : Jean-Luc Ettori et Jean-Louis Campora. Leur réponse est identique. Etonnamment, elle est sans hésitation. Pour eux, pas de doute, ce joueur est Glenn Hoddle. L’ancien gardien dit à son sujet : « Glenn Hoddle était un phénomène. Il est arrivé en 1987 à Monaco : Michel Platini avait arrêté, c’était la fin de Maradona : pour moi c’était le meilleur joueur du monde ».

Cent ans d’histoire, cent ans de souvenirs et d’émotions. Mais les anniversaires ne servent pas seulement à regarder vers le passé, mais aussi à aller de l’avant et bâtir des projets. L’AS Monaco est un club étonnant : incapable de s’inscrire dans la durée, il renaît sans cesse de ses cendres pour nous offrir au moins un titre chaque décennie depuis 1960. Qu’en sera-t-il dans les prochaines années ? Les Rouge et Blanc gagneront-ils de nouveaux trophées, nous embarqueront-ils dans de glorieuses épopées ? Et si le meilleur était à venir ? Et si le meilleur joueur monégasque de tous les temps n’avait pas encore rejoint le club ?

Photo : Michel Barrault / Onze / Icon Sport