Raphaël Varane : “Tous les grands clubs devraient copier le Real Madrid” | OneFootball

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·16 de outubro de 2024

Raphaël Varane : “Tous les grands clubs devraient copier le Real Madrid”

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L’ancien défenseur du Real Madrid a pris sa retraite il y a trois semaines. Resté discret depuis l’annonce de sa décision, il s’est exprimé pour la première fois ce mardi 15 octobre dans les colonnes de L’Équipe. L’ex-international français s’est montré transparent sur sa carrière et a partagé sa vision du football avec une grande sincérité.

La carrière de Raphaël Varane dictée par ses genoux

Après trois saisons à Manchester United, Raphaël Varane avait besoin de changer d’environnement, n’étant plus dans les plans de son club. Il a évalué ses options et a été convaincu par un petit club promu en Serie A, auquel le Real Madrid a vendu Nico Paz cet été. « Côme, c’était un projet qui détonnait. Ce n’était pas exotique ni financier, mais humainement, cela avait du sens, et cela en a toujours, puisque je vais rester à leurs côtés. Je voulais aussi ne jouer qu’une fois par semaine. »


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Cependant, son nouveau départ ne s’est pas déroulé comme prévu. Le 11 août, lors du premier match de la saison pour Côme en Coupe d’Italie contre la Sampdoria, il se blesse au genou. Il a immédiatement compris que cette blessure mettrait fin à sa carrière. « C’est une entorse du genou gauche, sur une action vraiment anodine. En voyant les images, on se demande comment je me blesse. Il n’y a ni contact ni torsion. J’en avais pour plusieurs semaines, ce n’était pas si grave, mais que ce soit le genou gauche était un signe fort pour moi, car il compense le genou droit depuis 2013. C’est par lui que j’ai trouvé un équilibre dans le déséquilibre. Alors, si mon genou gauche me dit qu’il en a marre, je dois l’écouter. »

Raphaël Varane a subi une déchirure du ménisque au genou droit en 2013, ce qui lui a fait manquer six mois de compétition. Cette blessure a durablement changé son corps. L’équilibre entre ses deux jambes n’était plus là, et il a dû apprendre à compenser, mais aussi à adapter son style de jeu. Son ascendant physique ne suffisait plus. « Je me suis parfois dit ça, je l’avoue. Avec deux jambes, cela aurait été autre chose (rires). Je prends tout ça avec légèreté, mais c’est aussi grâce à ce problème que j’ai maîtrisé mon art. Cela fait des années que je ne tacle plus. J’attends le bon moment pour mettre de l’impact dans un duel, quand je peux freiner, accélérer ou anticiper la course de l’attaquant. Je n’aurais pas autant maîtrisé mon poste sans ce genou. Au début de ma carrière, je me disais « je m’en fous, je vais le rattraper ». Ensuite, il m’a fallu compenser. Quand je vois des jeunes avec des capacités physiques exceptionnelles, je me dis que s’ils mettaient autant d’énergie dans la gestion de leur poste, ils seraient des monstres. »

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Raphaël Varane, l’enfant adoptif de Madrid

L’international français a fait ses gammes à Madrid après s’être révélé avec le RC Lens lors de la saison 2010-11. Un saut de géant réalisé à 18 ans, qui lui a permis de progresser rapidement jusqu’à s’imposer dès la saison 2014-15 dans le plus grand club du monde. Ce modèle madrilène, il le remercie et estime que c’est un exemple pour le football mondial. « J’ai tout fait un peu plus vite que tout le monde. J’ai eu la chance d’arriver dans un club qui laisse le temps aux jeunes d’apprendre le très haut niveau et de mûrir physiquement. Ce qu’ils ont fait depuis des années, avec moi, Federico Valverde, Vinicius ou Rodrygo, c’est exceptionnel. Tous les grands clubs devraient copier le Real. Le club prolonge la formation, alors qu’ailleurs, les jeunes commencent de plus en plus tôt et se brûlent plus rapidement. »

Malgré son niveau et son statut, Raphaël Varane a dû s’imposer verbalement, alors que Zinedine Zidane lui préférait l’association de Pepe et Sergio Ramos. C’était pourtant Zidane qui l’avait appelé alors qu’il était encore à Lens pour le convaincre de rejoindre le Real Madrid. Cette épreuve l’a fait grandir. « J’ai beaucoup appris de lui, même si on n’a pas toujours été d’accord sur tout. Il comprend vraiment bien les joueurs, il les a toujours défendus, il a toujours assumé les moments difficiles. […] Au début, en 2016, j’étais remplaçant. Je ne jouais pas tous les matchs, il m’a fallu me battre. Et me transformer. J’étais ultra-timide, et ceux qui me connaissaient ont dû se demander ce qui s’était passé pour que je devienne un leader, comme ça. »

« Le football, c’est ma personnalité »

Raphaël Varane a dédié sa vie au football jusque-là. Tout tournait autour de sa carrière. Il passait ses nuits à penser à ses erreurs sur le terrain, il a manqué des moments importants pour sa famille et en garde des regrets. Il a aussi traversé les tumultes d’une carrière professionnelle, avec la gestion que cela impose, les manipulations auxquelles cela expose, et toute la charge mentale qui va avec. Il reproche à son sport d’être devenu avant tout un business, mettant en danger de jeunes joueurs qui n’ont même pas commencé leur vie. « Ce n’est même pas que je me suis senti trompé. C’est juste que tout le système est conçu pour que le joueur ne pense pas et ne réalise pas qu’il se fait avoir. Avec un peu d’expérience, tu vois le jeu, les ficelles, et après tu as le choix : accepter de te faire avoir et signer pour ta tranquillité — faites vos magouilles, je me concentre sur ma famille et sur le jeu — ou alors refuser et cela te prend énormément d’énergie. Je n’ai pas envie d’en dire trop, mais il est important de savoir que le foot est une industrie particulière. »

Avec sa retraite, il a acquis une forme de liberté jusque-là inconnue. Il envisage l’avenir avec enthousiasme. S’il reste dans le monde du football, il se voit plus en président qu’en entraîneur. Il ne cherche pas à changer le monde, mais à choisir la direction dans laquelle il veut aller.

Raphaël Varane conclut son interview en partageant sa vision du football actuel : « Il y a beaucoup moins de créativité, moins de génies sur le terrain. Il y a des profils plus physiques à tous les postes, et il y a moins de joueurs capables de déséquilibrer, qui évoluent tous dans le même registre, celui du un-contre-un sur les côtés. Tout est robotisé, les schémas de jeu rendent difficile le fait de perturber un bloc équipe. Il y a beaucoup moins de liberté. Ancelotti en laisse beaucoup, mais la nouvelle génération d’entraîneurs en laisse moins. Le football devrait rester un jeu d’erreurs, et il l’est beaucoup moins. »

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